Cinq cents agriculteurs et représentants des irrigants ont manifesté devant le tribunal administratif de Pau, selon les forces de l’ordre, dans la matinée du 9 septembre 2024. Un cortège, partant de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques, a pris pour destination le tribunal administratif, à l’appel des FDSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées.
Nicolas Pébille, président de JA des Hautes-Pyrénées, se réjouit de l’ampleur de la mobilisation, qui permet de « maintenir la pression », alors que s’est tenue le jour même une nouvelle audience à la suite de l’action en tierce opposition des irrigants, qui s’opposent au jugement instaurant la réduction des prélèvements d’irrigation autorisés dans le sous-bassin de l’Adour.
Encore dans l’attente de la décision du tribunal
À l’issue de l’audience, la décision a été renvoyée, plaçant les agriculteurs dans l’attente. « Il y a quand même de l’espoir, déclare Nicolas Pébille, qui espère une décision du juge sous une à deux semaines. Mais on n’est pas à l’abri de la volonté étatique de baisser les volumes de façon arbitraire », dénonce-t-il.
« Les irrigants vont avoir leur autorisation de prélèvement en septembre, alors qu’elle vaut pour la période du 1er juin 2024 au 31 octobre 2024 », déplore le président de JA des Hautes-Pyrénées. La situation « n’est plus du tout connectée à la réalité des choses ».
Un « match retour » pour les irrigants
Saisi par quatre associations environnementales, le tribunal administratif de Pau avait suspendu le 2 août 2024 l’arrêté interpréfectoral d’autorisation unique de prélèvement (AUP) qui fixait les volumes pour l’irrigation dans les départements du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées. Dans l’attente d’un nouvel arrêté, le tribunal imposait une baisse de 25 % des prélèvements pour l’irrigation.
Or, à la fin d'août, les irrigants du sous-bassin de l’Adour annonçaient un « match retour ». Environ 500 irrigants à titre individuels et 700 autres à travers leur ASA (1) avaient décidé de faire une action en tierce opposition contre le jugement du tribunal administratif de Pau. Ils avaient ainsi obtenu un rejugement de cette ordonnance le 9 septembre.
(1) Association syndicale autorisée.