Il y a quinze ans, la Bretagne comptait 132 000 vaches allaitantes. Elles ne sont plus que 84 000 aujourd’hui. Cette décapitalisation du cheptel bovin allaitant s’explique par plusieurs facteurs : des départs à la retraite, des coûts d’installation élevés, mais surtout des raisons économiques. « Depuis des années, les revenus des exploitations sont au plus bas », a résumé Thierry Duval, éleveur dans le Morbihan, vice-président d’Interbev Bretagne, le 17 septembre 2025 lors du Space à Rennes (Ille-et-Vilaine).
« Un jeune doit débourser près de 4 000 € pour acheter une vache »
La production a ainsi reculé plus vite que la demande, ce qui a eu pour effet de faire grimper les prix ces trois dernières années. Les cours n’ont jamais été aussi élevés. Une évolution favorable pour les éleveurs mais qui complique encore plus l’installation de nouveaux éleveurs. « Un jeune doit débourser près de 4 000 € pour acheter une vache, contre 2 000 € il y a trois ans », souligne Adeline Yon, éleveuse de limousines et conseillère régionale. Cette baisse de cheptel fragilise aussi les abattoirs bretons, tandis que les importations progressent fortement.
Pour soutenir la filière, la Région Bretagne a donc décidé de donner un coup de pouce aux nouveaux installés. La première mesure est une aide forfaitaire de 8 000 € pour accompagner les nouveaux éleveurs de vaches allaitantes dans l’acquisition du cheptel. Le prêt d’honneur Brit agricole va être adapté pour mieux prendre en compte les besoins spécifiques de cette filière, notamment concernant la durée du différé de remboursement.
Un budget de 1,5 million d’euros
En matière d’investissements, le dispositif Agri Invest sera bonifié de 15 % pour la filière et de 5 % en plus pour la production de viande sous signe de qualité (label rouge par exemple). Au total, ce plan représente un budget de 1,5 million d’euros.
En outre, la Région entend agir sur la consommation, en amplifiant sa campagne de communication « En toutes saisons, mangeons breton ! ». Les cuisiniers des lycées seront formés à la valorisation de la viande et la centrale d’achat régionale Breizh Achats facilitera l’accès aux marchés publics.