C’est dans l’Allier, sur l’exploitation bovine de Ludivine Lot, que les élus locaux, la profession agricole et les partenaires financiers se sont réunis le 27 octobre 2025 pour dresser le bilan de la première année de fonctionnement du fonds régional de garantie pour l’agriculture. Financé en partie par le Feader, ce fonds de 40 millions d’euros court jusqu’à fin 2028. Il permet
Des prêts à taux préférentiels et avec des conditions bancaires allégées
Quel est la finalité de ce fonds ? Il vise à générer jusqu’à 440 millions d’euros de prêts pour aider les agriculteurs à s’installer ou à faire face aux crises climatiques et sanitaires. Il permet l'obtention d'une garantie de prêt. Trois banques sont partenaires : le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel et la Banque Populaire. Ces prêts s’accompagnent de taux préférentiels et de conditions bancaires allégées.
« En un an, plus de 500 projets sur les 12 départements de la région ont été financés grâce à ce fonds, pour un montant de 80 millions d’euros », a annoncé Emmanuel Ferrand, conseiller régional délégué aux fonds européens agricoles. Dans la région, le département de l’Allier fait figure de bon élève, représentant à lui seul 23 % des dossiers.
Une installation sans « aucun apport personnel »
Installée en octobre 2024 sur une exploitation de 160 hectares, Ludivine Lot doit en grande partie son installation à ce fonds de garantie. Conjointe collaboratrice pendant deux ans, la jeune agricultrice, qui n’avait « aucun apport personnel », a pu obtenir un emprunt de 200 000 euros auprès de la Banque Populaire afin de racheter les parts sociales de son mari et le rejoindre au sein du Gaec.
Selon Ludivine Lot, le fonds de garantie lui a évité bien des tracas. Sans lui, elle aurait certainement dû « hypothéquer sa maison ou se tourner vers d’autres organismes ». « Sans cet outil, nous aurions eu des difficultés à accompagner ce projet », a confirmé son banquier lors de la visite de l’exploitation.
Le fonds de garantie a également permis au couple d’éleveurs d’emprunter 30 000 euros supplémentaires pour acheter une mélangeuse. « C’est le premier investissement qui aurait sauté sans le prêt, et aujourd’hui nous n’aurions pas le même confort de travail », souligne Ludivine Lot.
Effet de levier important
« Pour un euro dépensé par la région via le Feader, on atteint 12,5 euros de prêt et 27 euros d’investissement, calcule Emmanuel Ferrand. L’effet de levier est extraordinaire. » L’intérêt est d’autant plus grand que la région compte des exploitations capitalistiques, très gourmandes en investissements. Les élevages bovins lait et viande représentent ainsi plus de 70 % du portefeuille.
Cette réunion était aussi l’occasion, pour les éleveurs, de rappeler aux partenaires financiers l’importance d’accompagner les installations et les transmissions en élevage. Ils ont notamment partagé leurs craintes de voir disparaître des exploitations par manque de soutien financier, dans un contexte pourtant favorable, avec des cours du broutard en hausse depuis plus d’un an.