L’effet biocide sur puceron cendré des huiles essentielles de lavande et d’ail a été étudié en vergers de pommes dans le cadre du projet Casdar Simpa (1). Les deux huiles ont été sélectionnées lors d’essais préalables en laboratoire. Elles avaient montré les résultats les plus prometteurs parmi onze huiles étudiées, elles-mêmes d’abord retenues pour leur intérêt relevé dans la bibliographie.
Faible efficacité
En 2022, sur l’une des stations ayant participé au projet, l’huile essentielle de lavande n’a pas montré d’effet probant sur la fréquence des foyers actifs. Le produit a été appliqué à la dose de 1 %, plus forte concentration qui avait été testée en laboratoire, et mélangé à une huile neutre et du savon pour permettre sa miscibilité avec l’eau de mouillage.
Il a été positionné en préfloral, en substitution au traitement de référence, et suivi d’azadirachtine en postfloral. Si une légère baisse de fréquence a pu être observée sur l’analyse intermédiaire, la dernière annotation réalisée juste avant le traitement postfloral témoigne d’un net décrochage de l’efficacité, signe d’une faible rémanence du produit.
Modèle RIMpro
En 2023 avec le même itinéraire, l’huile essentielle d’ail en mélange avec une décoction d’ail (produit formulé pour s’assurer de sa non-phytotoxicité) n’a, elle non plus, pas montré d’efficacité et a, à nouveau, témoigné d’un manque de rémanence.
En revanche le limocide, à base d’huile essentielle d’orange et testé en parallèle, a mis en évidence l’intérêt du modèle épidémiologique RIMpro. Ce dernier a permis de traiter plus tôt, indépendamment du stade végétatif du pommier puisque plusieurs essais avaient déjà conclu à un effet limité du produit lorsque pulvérisé en préfloral ou en encadrement de floraison. Le limocide s’est ainsi retrouvé dans le même groupe statistique que les références bio et conventionnelle.
L’effet répulsif de certaines huiles, pour perturber le vol retour à l’automne, est également étudié.
(1) CTIFL et partenaires.