Le salon Innov-Agri, qui s’est déroulé à Ondes, près de Toulouse, est aussi au centre de la zone historique de production française, totalisant plus de la moitié des 160 000 hectares consacrés à la culture du soja dans l’Hexagone cette année, par plus de 7 000 agriculteurs. Depuis 2012, les surfaces connaissent une croissance continue tirée par un marché porteur et des avantages agronomiques et économiques indéniables.

Pour diversifier les assolements

« Cette légumineuse permet de diversifier l’assolement tout en étant un excellent précédent, précise Michael Junqua, responsable de la collecte chez Euralis. Avec des charges variables autour de 400 €/ha, un bon potentiel de rendement autour de 3,5 t/ha et un prix de vente entre 300 et 350 €/t, le soja irrigué offre une marge brute intéressante autour de 700 €/ha, » a-t-il répondu aux questions de la salle.

 

Mais si la production se développe autant en France c’est aussi parce que les outils de transformation pour l’alimentation humaine et animale existent et sont bien répartis sur tout le territoire. L’usine de trituration Sojalim, basée en Vic-en-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, par exemple a traité 25 000 tonnes de graines en 2018 et « tourne à plein régime, après juste un an de lancement de la charte », précise Michel Vernet, son directeur.

L’origine France marque des points

« Nous réfléchissons à doubler sa capacité car les marchés sont demandeurs de soja non-OGM, poursuit-il. Mais nous devons aller plus loin. Outre le non-OGM, l’origine France doit être la priorité des acheteurs. Nous devons trouver des débouchés qui reconnaissent l’intérêt de cette charte, et qui la rémunèrent. Pour cela, le consommateur doit privilégier des aliments à base de soja français ou de la viande nourrie avec ! » Aujourd’hui, Euralis verse une prime de 15 €/t à ses adhérents pour les inciter à produire du soja charté.