L’observatoire de la formation des prix et des marges a révélé hier que les industriels et les distributeurs avaient rogné leurs marges pour limiter la hausse des prix à la consommation des produits alimentaires face à la hausse du prix des matières premières agricoles et industrielles. La Coordination rurale salue le travail « nécessaire » de l’observatoire mais regrette que « de l’aveu même de son président », Philippe Chalmin, l’observatoire n’ait « entraîné que peu d’évolutions dans les mentalités et dans les rapports de force au moment des négociations commerciales ».

Le syndicat estime que le partage de la valeur ajoutée n’est toujours pas équilibré. Il souligne qu’il est « impératif » de revenir à une « Pac protectrice » et « de mettre en place des mécanismes de gestion des volumes de production ». Le syndicat rappelle que, même si « les voyants sont presque au vert », 2022 est une année « en trompe-l’œil » avec une forte hétérogénéité dans les résultats des exploitations.

Rogner les marges sur la charcuterie

De son côté la Fict (Fédération des entreprises de charcuterie traiteur) demande aux distributeurs de réduire leurs marges sur le rayon de la charcuterie pour « sauvegarder la viabilité économique des fournisseurs tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs ». La Fédération relève que le rayon de la charcuterie est celui qui génère le plus de marge pour les distributeurs. Le taux de marge du rayon est passé de 6,9 % en 2021 à 9,7 % en 2022. « Il est ainsi 4 fois plus élevé que la moyenne des rayons étudiés », insiste la Fict, qui fait appel à « l’esprit de responsabilité » des enseignes pour « répercuter les surcoûts subis par les entreprises de la Fict » et soutenir des entreprises « en très grandes difficultés ».