Le 16 septembre 2021, l’entreprise Soil Capital tire un premier bilan sur son programme de rémunération carbone, Soil Capital Carbon, lancé un an auparavant.

800 agriculteurs intéressés

150 exploitants sont d’ores et déjà engagés, remplissant la totalité de la capacité de l’entreprise pour cette première campagne. Mais au total, 800 agriculteurs se sont montrés intéressés. « Pour répondre à la demande, nous avons levé 2 millions d’euros pour agrandir l’équipe, et nous sommes en mesure d’accueillir 1 000 agriculteurs pour la deuxième saison », indique Chuck de Liedekerke, directeur de Soil Capital.

 

Il précise : « Nous sommes soutenus par un réseau d’entreprises qui croit de jour en jour. » Notons notamment l’engagement de Kellogg’s, Axéréal, AB InBev (plus grand groupe brassicole au monde) ou encore L’Oréal Paris.

Un panel de pratiques

Profil séquestreurs/émetteurs des 150 agriculteurs engagés dans la première saison de Soil Capital. © Soil Capital
Profil séquestreurs/émetteurs des 150 agriculteurs engagés dans la première saison de Soil Capital. © Soil Capital

« Un tiers des agriculteurs de la première saison sont des stockeurs nets de carbone dès leur bilan de référence », souligne Soil Capital, qui ne s’attendait pas à de tels résultats. « Grâce aux couverts, à la fertilisation organique, on a déjà une partie des agriculteurs qui ont déjà des bonnes performances », appuie Nicolas Verschuere, cofondateur de Soil Capital. Ces exploitants sont donc déjà éligibles à une rémunération, même sans changement de pratique.

 

Certains profils parviennent même à stocker de grandes quantités de carbone, jusqu’à 9 tCO2eq/ha (tonnes de CO2 équivalent par hectare). Ces « champions du carbone » sont des agriculteurs avec lesquels l’entreprise « échange beaucoup », dans le but de partager leurs techniques auprès des autres exploitants.

 

Selon Soil Capital, les cinq pratiques les plus impactantes pour réduire son bilan d’émission gaz à effet de serrer (GES) sont les suivantes :

  • Remplacer les intrants synthétiques par des intrants organiques ;
  • Maximiser la couverture du sol avec des plantes vivantes ;
  • Diversifier la rotation ;
  • Minimiser la perturbation du sol ;
  • Intégrer l’agroforesterie.

AB et SD : les deux profils les plus stockeurs

Les agriculteurs engagés ont des profils variés au sujet de leurs productions (céréales, légumes, cultures industrielles…), de leur système de production (conventionnel, biologique, gradient de réduction du travail du sol), ainsi que des types de sols.

 

Parmi les 150 profils engagés, bio et réduction du travail du sol sont les systèmes les plus performants. En effet, 85 % des exploitants en agriculture biologique sont stockeurs, avec une empreinte moyenne de –1,08 tCO2eq/ha. Ce taux est de 77 % en semis direct, ou SD (–1,29 tCO2eq/ha), et de 56 % en techniques culturales simplifiées, ou TCS (–0,26 tCO2eq/ha). « Il n’y a pas d’unique recette pour optimiser son bilan de gaz à effet de serre », conclut Chuck de Liedekerke.

Proximité avec le label bas carbone

Le label bas carbone (LBC), dont la méthode Grandes cultures a été validée à la fin du mois d’août 2021, présente de nombreuses similitudes avec le programme de Soil Capital. L’entreprise explique que leur différence réside notamment dans le fait que Soil Capital rémunère dès la première année d’engagement, alors que le LBC ne peut être valorisé qu’en fin de projet (5 ans après).

 

Pour Chuck de Liedekerke, la multiplication des démarches sur la thématique « confirme leur pertinence, et l’intérêt pour cet enjeu majeur. » Il affirme également : « Si le LBC apparaît comme plus rémunérateur et plus pratique pour les agriculteurs, nous le rejoindrons absolument. »