« Un ou deux taureaux d’insémination seraient affectés par des anomalies génétiques en moyenne chaque année en France », estiment les généticiens de l’Inrae, dans une étude publiée le 7 juillet 2023. L’examen de population sur 5 571 taureaux d’insémination entre dans le cadre d’une collaboration avec Eliance, la fédération des coopératives d'insémination artificielle bovines.

Les anomalies génétiques en question concernent un gène qui, au moment de la formation des spermatozoïdes ou ovules, se déplace sur un autre chromosome auquel il n’appartient pas. Une erreur de parcours, avec de grosses conséquences. « La descendance d’un des taureaux affectés affichait un taux de mortalité record, avec 44 % des génisses n’ayant pas survécu au-delà d’un an », raconte l'étude.

Des coûts jusqu’ici inestimés

Si la descendance de certains taureaux touchés survit malgré de faibles chances, elle subit d’autres conséquences à cet accident génétique. « Des retards de croissance et une fertilité dégradée » peuvent être observés, selon l'Inrae, l'Institut national de la recherche agronomique et environnementale. Une baisse de fertilité et une surmortalité avec des conséquences économiques fortes : « La diffusion de leur semence coûterait plus d’un million d’euros (par taureau). »

L’objectif est donc de prévenir, plutôt que de guérir. « L’approche utilisée est la première étape vers un dépistage généralisé de ces anomalies chromosomiques », rapporte l’institut de recherche.