Entre 2020 et 2023, les ménages ont réduit de 8 % leur consommation de fruits et légumes, indique l’association Familles rurales dans son observatoire annuel des prix publié le 22 juillet 2024. Une « baisse préoccupante » qui s’explique par la hausse des prix depuis dix ans.
Pour les Français, fruit rime avec prix (26/02/2024)
Précarisation alimentaire
Pour la dix-huitième année consécutive, l’association de défense des consommateurs s’est intéressée à l’évolution du prix des fruits et légumes et de ses conséquences sur les ménages français.
Dans une période où une personne sur deux déclare renoncer à certains aliments faute de budget suffisant, Familles rurales constate que le repli de la consommation en fruits et légumes concerne l’ensemble des catégories socioprofessionnelles.
Deux raisons sont avancées. D’abord, l’évolution du prix d’un panier de fruits et légumes. Si l’observatoire note une baisse globale du prix entre juin 2023 et juin 2024, avec une différence entre un panier conventionnel (–6,9 %) et un panier biologique (–0,2 %), le prix, en moyenne, a augmenté sur dix ans.
Le prix du panier de légumes a bondi de 70 % au cours des dix dernières années et celui d’un panier de fruits a pris 50 % de hausse. En net décrochage avec l’évolution du salaire moyen par tête de 22 %, cette évolution a ainsi contribué à la précarisation alimentaire de 10 800 000 personnes, en conclut Familles rurales.
Plan manger sain
La seconde raison évoquée par l’association concerne les mauvaises habitudes alimentaires. « 80 % des maladies cardiovasculaires pourraient être évitées » en suivant les recommandations du programme national nutrition santé (PNNS), soit une consommation d’au moins 400 grammes de fruits et légumes par jour et par personne.
Au total, calcule Familles rurales, suivre les recommandations du PNNS représente un coût de 66 euros à 241 euros par mois selon le type de panier composé, conventionnel ou bio.
Fort de ces constats, le mouvement demande aux parlementaires et décideurs politiques « d’engager un plan manger sain pour redonner du pouvoir d’achat, rendre accessible à tous une alimentation saine et ainsi éviter des pathologies coûteuses en dépenses de santé publique ».