Colin Teychenné cultive avec son père à Beauregard-et-Bassac (Dordogne), 3 ha de fraises hors sol, 5 ha de fraises en plein champ et 70 ha de céréales. 100 % de la production de fruits rouges part à la coopérative Socave Périgord. Une part des fraises cultivées en pleine terre sont commercialisées sous l'IGP Fraises du Périgord. « Nous produisons entre 220 et 250 tonnes de fraises. Cette année, nous avons fait seulement 236 tonnes, contre 254 l’an passé, à cause des deux coups de chaud en mai et en août », précise le jeune exploitant, qui espère voir aboutir son installation d’ici au début de janvier 2026. Colin veut croire à l’avenir d’une production française. « Il y a encore un marché et on peut bien gagner sa vie, sinon je ne le ferai pas. Cette année, les cours ont été corrects. L’écart de prix entre ma production sous label et sans l’IGP est assez faible, mais ce label rassure le consommateur. Nous faisons notre chiffre en début de saison entre mars et le début de mai, quand les prix sont autour de 7 ou 8 €/kg. »

Arrêt de la gariguette

Colin Teychenné produit des fraises Gariguette, Harmonie, Murano, Favori et Charlotte. « En 2026, j’arrête la gariguette, cela monopolise les terres pour à peine deux mois de production. Gourmande en main-d’œuvre, son plant coûte cher. Je ne vais produire que des variétés remontantes, avec deux ou trois floraisons. Ce choix variétal va me permettre d’aller de mars à la fin de septembre. » À 27 ans, le jeune homme souhaite développer la culture hors sol pour optimiser la production en termes de rendements et de qualité, faciliter la récolte et la gestion du climat. Les plants poussent dans un substrat artificiel (fibre de coco, tourbe, perlite) placé dans des gouttières, sacs ou bacs, à hauteur de travail. La fertigation (irrigation + fertilisation) est automatisée et analysée plusieurs fois par jour. « J’ai 3 ha de serres, soit près de 160 000 pieds. Cela représente 53 0000 pieds par ha, les rendements sont meilleurs, autour de 1,2 kg par plant contre 800 g en pleine terre. En tonnage, un ha en hors-sol est équivalent à 3 ha de culture en pleine terre. » D’ici à cinq ou dix ans, Colin Teychenné veut abandonner la production en plein champ en investissant dans de nouvelles serres. « C’est l’avenir de la production française et le cahier des charges de l’IGP devra s’adapter. »