Ce n’est pas une surprise : manger bio coûte plus cher que de se contenter d’aliments issus de l’agriculture conventionnelle. Et la consommation de fruits et légumes est la première des catégories touchées par cette différence de prix. Selon une étude de FranceAgriMer publiée le 16 décembre 2025, les ménages français les plus modestes achètent deux fois moins de fruits bio que la moyenne nationale, et cette tendance se vérifie tout au long de la période observée, de 2005 à 2024.
Baisse des dépenses en bio depuis 2020
De manière générale, les achats de fruits et légumes issus de l’agriculture biologique ont crû depuis 2005. Le nombre de ménages acheteurs est passé de 20 % à 50 % en 20 ans, avec un pic en 2019. Ce phénomène s’est accompagné d’une « forte croissance de la production, avec des surfaces en bio multipliées par 4,9 depuis 2010. Mais à compter de l’année 2020, « les produits bio ont reculé parmi les achats des ménages, constate FranceAgriMer. En 2024, la baisse des dépenses par rapport à 2020 s’établit à -9 % pour les fruits bio, et -18 % sur les légumes bio, illustrant la crise traversée par la filière.

Au-delà des facteurs socio-économiques qui jouent un rôle prégnant dans la consommation L’étude cherche par ailleurs à définir des comportements d’achat différenciés, notamment en matière de saisonnalité et selon le canal de distribution des fruits et légumes bio.
FranceAgriMer observe que ces produits sont « principalement achetés en grande surface », bien qu’ils n’y représentent que 6 % des fruits et légumes achetés en 2024. La proportion de bio dans les achats est plus conséquente dans les foires et les marchés, « mais pour des volumes plus limités ». L’organisme constate par ailleurs que les prix varient en fonction du canal de distribution en fonction des produits bio, « sans que l’on puisse établir une relation entre ces deux variables ».
Importance apportée à la saisonnalité
L’autre enseignement de l’étude réside dans l’importance de la saisonnalité apportée par les Français dans leur acte d’achat de fruits et légumes. Selon un baromètre de l’Ademe, en 2023, 80 % des ménages disaient privilégier des fruits et légumes de saison. Les périodes de forte consommation sont similaires pour les produits bio et non bio tout au long de l’année, avec une prédominance estivale pour les légumes, et un pic de consommation hors été pour les fruits bio.
Bien que « ces dernières années dénotent par un ralentissement général du marché bio, en raison de l’inflation et de la crise de confiance envers le label bio », l’étude souligne « qu’une partie de la population continue d’acheter des fruits et légumes bio, en particulier les individus de plus de 50 ans et/ou avec un statut financier élevé ». Pour relancer la consommation et pallier cet « effet de génération », les auteurs préconisent un soutien public au secteur du bio et le maintien de l’offre en rayon.