La production française de pommes reprend des couleurs en 2022. Selon une note de conjoncture publiée le 4 mai 2023 par Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, elle s’élève à 1,456 million de tonnes, soit un rebond de 11 % par rapport à la récolte de 2021.
La sécheresse et la canicule pèsent sur la qualité des fruits
La production retrouve ainsi son potentiel en progressant de 2 % par rapport à la moyenne quinquennale. Cette hausse de la production nationale s’explique par une augmentation des rendements, conséquence d’une année 2021 fortement impactée par le gel.
Toutefois, la sécheresse et les fortes chaleurs estivales de 2022 ont amoindri les calibres et la qualité des fruits. Une proportion non négligeable est orientée vers la transformation, notamment pour les variétés précoces les plus touchées. « Ces évènements climatiques ont pesé également sur la conservation des fruits, dont certains ont été écartés au cours du stockage », précise Agreste.
Dans ce contexte, les volumes de pommes commercialisables en frais se replient sur un an. Par ailleurs, les stocks chutent de 11 % entre mars 2022 et mars 2023. Cette « baisse des stocks concerne la plupart des variétés, à l’exception de la pink lady, variété tardive (+67 %) ».
Les cours s’orientent à la hausse
Avec la hausse des coûts de production et de stockage, notamment ceux de l’énergie, les prix à la production des pommes françaises augmentent de 3 % par rapport à 2021. Ils progressent aussi par rapport à la moyenne quinquennale, avec +10 %.
Cette hausse des cours reste cependant limitée du fait de la situation du marché avec une qualité des fruits inférieure à celle des campagnes précédentes. « La baisse des exportations, couplée à une relative faiblesse de la demande, contribue aussi à la modération des prix », ajoute Agreste.
Après un début de campagne de 2022-2023 atone, le marché s’active à la fin du mois d’octobre 2022. Si les ventes s’approchent de l’an dernier à partir du mois de novembre, les consommateurs se concentrent surtout sur les premiers prix (sachets, promotions).
La production européenne est quasi stable
Dans le même temps, la production de pommes dans l’Union européenne est quasi stable sur un an (+1 %) et progresse de 8 % comparativement aux cinq dernières années. Première variété en volume, la production de pommes Golden recule de 5 % en glissement annuel.
« La production des principaux pays producteurs progresse (Pologne, Italie, France, Allemagne), à l’exception de l’Espagne (–23 %) touchée au printemps par le gel, la pluie et la grêle aux stades sensibles de floraison et de nouaison des fruits », explique le ministère.
En outre, les stocks européens de pommes baissent de 6 % entre février 2022 et février 2023 mais restent supérieurs à la moyenne quinquennale (+4 %). Dans le détail, les plus fortes baisses sont observées en Belgique et en Espagne, avec un tiers de stocks en moins. « Tous pays de l’Union européenne confondus, les stocks des variétés Gala et Golden se réduisent de 20 % sur un an », souligne Agreste.
Hausse des exportations vers l’Union européenne
Sur les sept premiers mois de la campagne de 2022-2023, les exportations françaises de pommes à destination des pays tiers, et notamment vers le Moyen-Orient et le Royaume-Uni, poursuivent leur baisse et confirment la tendance observée depuis quelques années.
À l’inverse, les volumes exportés vers l’Union européenne entre août 2022 et février 2023 grimpent de 10 % sur un an. Ils restent néanmoins inférieurs de 23 % à la moyenne de 2017-2022. « Les ventes sont très soutenues vers l’Espagne (+59 %), dont la production en 2022 a été réduite par le gel, et les Pays-Bas », détaille le ministère.
En parallèle, les volumes de pommes importés en provenance de l’Union européenne, représentant 87 % du total importé par la France, chutent de 46 % sur les sept premiers mois de la campagne de 2022-2023. « La plupart des pays producteurs contribuent à ce recul, notamment la Pologne, premier producteur européen. »