À l’issue d’un conseil spécialisé, FranceAgriMer organisait le 10 novembre 2021 une conférence de presse sur les marchés céréaliers. Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer, a fait état d’une révision à la baisse, au 1er novembre 2021, de l’estimation des exportations de blé tendre français sur la campagne de 2021-2022 par rapport à celle d’octobre.

 

Les prévisions d’exportations vers l’Union européenne reculent ainsi 210 000 tonnes, pour s’établir à 7,8 millions de tonnes. À destination des pays tiers, elles reculent de 200 000 tonnes, à 9,4 millions de tonnes. Elles restent toutefois nettement supérieures à celles de la campagne précédente (hausses respectives de 28 et 27 %).

Diminution des incorporations de blé tendre en alimentation animale

La révision à la baisse vers les pays de l’Union européenne s’explique principalement par un repli de la demande de blé à destination fourragère des pays du Benelux : les acheteurs ont tendance à réorienter leurs formules vers le maïs, plus compétitif.

 

« L’inversion des rapports de compétitivité entre blé tendre et maïs se confirme », appuie Marc Zribi, faisant état d’un écart ce jour sur Euronext, de 50 euros par tonne : environ 288 € pour le blé tendre, contre 230-240 € pour le maïs. « Écart considérable, ajouté à une bonne récolte attendue en maïs », commente-t-il.

 

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Le constat est similaire sur le marché intérieur, où l’utilisation de blé en alimentation animale est rabaissée de 400 000 tonnes sur la saison, par rapport aux estimations du 1er octobre dernier.

Concurrence des blés argentins et australiens

La forte présence des blés argentins et australiens sur les marchés tire les nouvelles estimations des exportations françaises à destination des pays tiers vers le bas : malgré le coût du fret, ces origines restent très compétitives par rapport aux blés français.

 

L’Australie, dont les ventes sont davantage orientées vers les pays asiatiques, pourrait se positionner sur certains marchés africains du fait de « gros volumes à exporter », entrant ainsi en concurrence avec la France, sur le marché chinois comme africain. Ce dernier point restant à confirmer, prévient Marc Zribi.

 

La situation pourrait toutefois évoluer en seconde partie de campagne : l’Argentine, dont les exportations sont notables en Algérie, devrait privilégier ses clients de l’Amérique latine, pour couvrir notamment une très forte demande du Brésil.