Les serres horticoles à l’abandon préoccupent les responsables professionnels agricoles du Var. « Ce sont de véritables friches industrielles sous lesquelles gît du foncier agricole inexploité », constate François Drouzy, directeur adjoint de la chambre agriculture du Var. Cette dernière mène depuis cinq ans, un important travail de reconquête des terres orphelines de cultures. « Nous en avons besoin pour répondre à la demande de produits de proximité », complète le responsable.

La chambre consulaire a donc conduit en 2022 un travail de recensement de ces structures qui datent pour la plupart des années quatre-vingt, époque où la filière des fleurs coupées était encore florissante. Une décennie plus tard, elle n’a pas résisté à la concurrence des pays du sud de l’Europe et de l’Amérique du Sud. Les horticulteurs ont cessé ces productions. Certains se sont reconvertis dans le maraîchage ou encore la production de pivoines et de renoncules. Des serres ont été laissées à l’abandon.

Aides indispensables

D’après l’enquête de la chambre, 106 hectares seraient concernés principalement aux abords du littoral méditerranéen. Les trois quarts des serres sont en ruines ou dans un état fortement dégradé. « Elles auraient pour vocation d'être démontées, ce qui permettrait de reprendre du foncier agricole », appuie François Drouzy. Le quart restant est susceptible d’être réhabilité et pourrait être repris par des jeunes agriculteurs. 15 % de cette superficie appartient à des agriculteurs âgés de plus de 57 ans, sans repreneur.

Après cet inventaire, il reste à identifier les jeunes susceptibles de s’installer sur ces terres et avec quels projets. « C’est le chantier que nous allons mener en 2024 », précise François Drouzy. Parallèlement, la recherche de fonds va être enclenchée. Le coût du démontage oscille entre 60 000 € et 80 000 €/ha. La rénovation va de 100 000 € à 300 000 €/ha selon l’état des serres. « Ces aides sont indispensables pour mettre un terme à cette problématique de friches », insiste François Drouzy.