« L’heure n’est plus temps aux discussions », clame un communiqué du 11 mai 2022 de la FNSEA et de JA. À la veille d’un nouveau comité de suivi des relations commerciales, les deux syndicats demandent aux distributeurs de conclure les renégociations commerciales, « avant la fin de mai, une date butoir non négociable ». Dans le cas contraire, cela mettra « en danger toutes nos filières et par conséquent l’approvisionnement des Français ! », estiment-ils.

 

Depuis le 18 mars 2022, un comité entre la profession agricole, les représentants des transformateurs et les distributeurs est organisé tous les jeudis par les ministères de l’Agriculture et de l’Économie. Les distributeurs se sont d’ailleurs engagés à réouvrir les négociations en signant une charte d’engagement avec tous les maillons de la chaîne agroalimentaire, le 31 mars dernier.

Se baser sur les indicateurs fournis

La FNSEA et JA insistent, les indicateurs officiels, relayés par FranceAgriMer et qui tiennent compte des hausses de charges, doivent être prix en compte.

 

Interrogé sur BFMTV le 12 mai 2022 par la journaliste Apolline de Malherbe, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a fustigé les distributeurs qui « depuis des années n’ont qu’une seule envie, c’est de vendre moins cher » et « se font la guerre sur le dos de leurs livreurs : les industriels et les agriculteurs » et soutenus les industriels qui « jouent le jeu » en prenant leur part dans les hausses de tarifs et « sont transparents ».

L’élevage en danger

La présidente de la FNSEA a fait part de ses craintes, notamment pour les éleveurs, face à l’augmentation des charges et au manque de rentabilité de ces filières. « Il y a aujourd’hui des agriculteurs qui vont faire des arbitrages, s’il n’y a pas de hausses ils arrêteront de faire du lait ou de la viande et ils produiront des céréales, d’autant que les céréales flambent à cause de l’Ukraine et de la sécheresse. »

 

« Tout concourt aujourd’hui, le conflit en Ukraine, la sécheresse, la grippe aviaire, les containers bloqués en Chine, les cartons et le papier qui ne viennent plus de Chine, à ce qu’il y ait cette inflation. Merci de nous permettre de l'expliquer et surtout de dire au consommateur, si on veut maintenir les entreprises en France, l’agriculture en France, il faut accepter ces hausses-là », a insisté Christiane Lambert, enjoignant le Gouvernement de mettre en place le chèque alimentaire « qu’il a promis pour ceux qui n’ont le moins les moyens d’acheter », le plus vite possible.

 

De son côté, sur LCI, Michel-Édouard Leclerc affirmait : « Sur 60 % de notre chiffre d’affaires, on nous redemande des hausses de 8 % qu’on ne va pas accepter, je vous le dis tout de suite. On va négocier et on n’acceptera que les hausses sur justificatif. »

 

"Merci de nous permettre de l'expliquer : si on veut maintenir les entreprises et l'agriculture en France, il faut accepter les hausses des prix alimentaires".

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. #ApollineMatin pic.twitter.com/WChCXODQgY

— RMC (@RMCInfo) May 12, 2022

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