Le jeudi 17 décembre 2020, lors d’une audience, la direction du groupe Tereos et ses opposants ont été entendus par la présidente du tribunal de Senlis sur la demande de suspension provisoire du mandat des trois membres du conseil de surveillance du groupe sucrier. Le tribunal judiciaire de Senlis (Oise) rendra sa décision le vendredi 18 décembre 2020 en fin de journée
La direction estime que les frondeurs, condamnés le 26 novembre 2020, ont « calomnié » l’entreprise, et à ce titre, ne peuvent pas appartenir au conseil de surveillance, chargé de faire respecter les règles de la coopérative.
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Un enjeu de pouvoir pour la direction du groupe
Les opposants, élus le 26 novembre dernier, estiment les arguments de la direction irrecevables puisqu’ils ne faisaient pas partie des instances dirigeantes du groupe en mars 2019, lorsqu’ils ont intenté une action en justice qui s’est terminée par leur propre condamnation pour « dénonciation calomnieuse ».
Derrière cette joute juridique qui oppose la direction du groupe soutenue par les syndicats de salariés à des planteurs-coopérateurs historiques, se joue un enjeu de pouvoir pour la direction du deuxième groupe sucrier mondial, la nouvelle majorité estimant que l’entreprise est en mauvaise situation et doit être restructurée.
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Le nouveau conseil de surveillance élu le 30 novembre 2020 est composé de 25 membres, dont une majorité de 14 membres est favorable aux trois actionnaires « frondeurs » Gérard Clay, Xavier Laude, et Jérôme Hary.
Une stratégie contestée « depuis plusieurs années »
La direction du groupe sucrier voit sa stratégie contestée depuis plusieurs années par une partie de ses 12.000 agriculteurs-coopérateurs, représentés au sein de son conseil de surveillance.
Ces agriculteurs, planteurs de betteraves à sucre, désignés comme des « frondeurs » au sein de la coopérative, estiment que la stratégie de diversification du groupe, en particulier dans les céréales, ne rapporte pas suffisamment.