Dans ce budget allégé aux contraintes économiques fortes, l’agriculture apparaît comme l’un des secteurs survivant à des coupes drastiques. La crise agricole hivernale suivie des épizooties et d’une moisson catastrophique a sûrement constitué le fondement de cette exception agricole. Si une partie des mesures du projet de finances (PLF) pour 2025 ont été bien accueillies par la profession, certaines mesures manquent à l’appel, déplorent les syndicats.
Le Modef déplore un « budget d'austérité » et une « prise en charge partielle des crises sanitaires de l'élevage ». Mais, pour le syndicat, « le plus gros frein auquel doit faire face l’agriculture est l’absence de volonté politique [...] pour mettre en place une agriculture durable ». Il demande « une répartition plus juste des aides publiques ».
La Coordination rurale veut plus
De son côté, la présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floc’h salue la suppression de la fin de l’exonération fiscale sur le GNR. Elle demande des mesures revues à la hausse, notamment une exonération totale de la taxe sur le foncier non-bâti (TFNB) et des stocks de cheptels.
« Il n’est pas question d’avoir une fiscalité sur ce qui n’est pas de la trésorerie », résume la présidente du syndicat à La France Agricole. Concernant la déduction pour épargne de précaution, Véronique Le Floc’h « aurait préféré une exonération totale lorsque la réintégration [au résultat de l’entreprise] se fait une année de crise ».
La Confédération paysanne devant l’Assemblée
La Confédération paysanne prévoit de présenter ses propositions fiscales et sociales lors d’une mobilisation devant l’Assemblée nationale le jeudi 17 octobre 2024 à l’occasion de l’examen du texte par les députés. La mobilisation sera accompagnée de témoignages de « paysans et paysannes sur les enjeux de la protection sociale ».
La FNSEA et JA « satisfaits »
Les syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) se disent, dans un communiqué diffusé le lundi 14 octobre 2024, « satisfaits » du projet de loi de finances pour 2025 car « leurs propositions sur la compétitivité » ont été reprises. Il saluent en particulier la hausse des exonérations de la TFNB, l’amélioration de la déduction pour épargne de précaution et le cumul des exonérations pour les jeunes agriculteurs.
Un point noir au tableau ? Des engagements pour le renouvellement des générations laissés lettre morte, d’après les deux syndicats, comme l’absence de hausse pour l’accompagnement à l’installation-transmission (AITA) ou le rapport de l’inspection générale des finances sur la transmission des exploitations « dont les conclusions n’ont jamais été présentées », déplorent-ils.
Enfin, dans « le contexte d’urgence budgétaire » de la France, JA et la FNSEA « prennent acte » de la baisse du budget, même « s’il eût été cohérent que le secteur agricole y échappe ».
Les syndicats n’attendent pas le vote du budget par l’Assemblée pour encourager leurs troupes à maintenir la pression sur le gouvernement et les députés. Déjà, des agriculteurs ont mené des actions dans différentes régions de la France ou appellent à en multiplier dans les prochaines semaines.