« Notre marché est fermé puisque le transfert d’animaux est désormais interdit », explique Gilles Stalport, gestionnaire du marché de La Talaudière (Loire). Son foirail est situé dans la nouvelle zone de surveillance mise en place autour du foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) détecté le 18 septembre 2025 dans le Rhône. La mise en place d’une zone réglementée interdit les mouvements d’animaux — sauf sous certaines dérogations — durant 45 jours après le dernier dépeuplement.
250 bovins par semaine
« Mon espérance est qu’on ne trouve pas d’autre cas [de dermatose] et qu’on puisse retravailler, confie Gilles Stalport. Même si cette fermeture va avoir des conséquences économiques », assure le gestionnaire de marché en se souvenant de la crise de la fièvre aphteuse qui avait conduit à la fermeture des marchés aux bestiaux en 2001. Environ 250 bovins circulent sur le marché de La Talaudière toutes les semaines.
« Quand on ferme une boutique pendant un laps de temps, c’est compliqué de relancer l’activité, poursuit Gilles Stalport. D’autres habitudes vont s’établir, donc ce sera à moi de retrouver mes clients par la suite. » À l’occasion d’autres crises sanitaires « les clients à l’époque avaient assez bien joué le jeu. Les premiers marchés [après la réouverture] étaient les meilleurs. » Pour lui, la perte des repères que constituent les cotations établies sur les foirails, rappelle l’importance des marchés.
En plein pic de vêlages
À Saint-Laurent-de-Chamousset dans le Rhône, commune dans laquelle le dernier foyer de dermatose nodulaire contagieuse a été détecté, le marché des veaux laitiers est également à l’arrêt. Pierre Varliette, le maire, garde malgré tout en tête l’objectif d’éradiquer la maladie. « Nous sommes liés à l’interdiction de mouvements sur le marché, et c’est normal, appuie-t-il. Ça va prendre du temps, mais nous réouvrirons notre marché quand nous aurons l’autorisation. D’ici là, nous faisons tout pour que [la maîtrise de la maladie] fonctionne. »
La zone réglementée est mise en place en plein pic des vêlages, où « nous avions des apports supplémentaires et une cotation très intéressante », explique l’élu municipal. Chaque semaine, entre 80 et 120 veaux passaient sur le marché de Saint-Laurent-de-Chamousset.
À la suite du dépeuplement des 157 vaches laitières du dernier foyer, la vaccination obligatoire dans la nouvelle zone réglementée devrait commencer cette semaine. « Les informations arrivent au compte-goutte, explique Gilles Stalport. On ne sait pas trop comment ça va se passer, c’est le temps que tout se mette en place. »