La demande mondiale de volailles est en hausse et les industriels sont confrontés à « une grosse crise de l’offre » avec des maladies animales en Europe de l’Est qui ont dévasté les poulaillers, a expliqué, à l’AFP, Gwenrikh Beucher, directeur financier du groupe, qui s’approvisionne « uniquement en Europe ». D’autres matières premières utilisées notamment dans les plats cuisinés comme le bœuf, les œufs, le beurre ou la crème ont vu leur prix augmenter mais c’est le poulet qui plombe le résultat opérationnel courant, indicateur de rentabilité, à 200 000 euros au premier semestre de 2025 contre 7,6 millions en 2024.

Les négociations commerciales dans le viseur

La marge opérationnelle courante de l’industriel passe, quant à elle, de 1,9 % à 0,1 %, une situation « intenable » financièrement, selon le directeur financier, tandis que le bénéfice net des activités poursuivies, c’est-à-dire hors effet des cessions, passe de 7,7 millions à 300 000 euros. Cela devrait se traduire « très rapidement » par des hausses de prix demandés aux « partenaires distributeurs », ajoute Gwenrikh Beucher, en amont de l’ouverture dans quelques semaines des négociations commerciales entre industriels et distributeurs.

Fleury Michon se dit toutefois rassuré par les ventes du groupe, dont « la transformation est toujours sur la bonne voie ». Le chiffre d’affaires a augmenté de 1,83 %, à 406,4 millions d’euros, et de 3,4 % en excluant les effets de la cession d’une activité de plateaux-repas en début d’année, selon un communiqué publié mardi. Les volumes de vente dans la grande distribution sont « bons », en croissance de 2,6 %, à 337,2 millions d’euros, et le succès des tranches végétales depuis leur lancement en avril 2024 se confirme tandis que la « décroissance » des ventes de surimi a ralenti.

La deuxième activité du groupe, le catering pour les compagnies aériennes, se « porte très bien », avec une croissance proche des 10 %, à 52 millions d’euros « grâce aux clients historiques mais aussi au gain de nouveaux clients ». Sur l’impact de la hausse des droits de douane américains, le groupe reste « extrêmement prudent » face à la « volatilité des décisions », selon Gwenrikh Beucher.

L’activité traiteur pour l’aérien est en partie basée au Canada, pays qui est passé des plus menacés par les droits de douane au printemps à celui qui « finalement a eu moins de droits additionnels par rapport à l’Europe ou d’autres pays ».