Le 5 juin 2025, les partenaires d’Oléosyn Bio (Avril, coopérative Cavac et coopérative Terrena) ont inauguré une extension de l’unité de trituration bio de l’usine de Thouars, située dans les Deux-Sèvres. La société Aurouze y a aussi inauguré le premier atelier de raffinage d’huile bio en France. Les huiles seront commercialisées par cette filiale d’Avril, basée à Bram près de Carcassonne. Elles seront livrées à des conditionneurs pour de l’huile de table, à des industriels de l’agroalimentaire et à des entreprises de la cosmétique.

Cet investissement de près de 12 millions d’euros (1) va permettre, d’une part, de doubler la capacité de trituration du tournesol sur le site, de 15 000 à 30 000 tonnes. L’usine pourra ainsi traiter jusqu’à 55 000 tonnes de graines oléagineuses, toutes cultures confondues (tournesol, colza et soja). Il permettra, d’autre part, de booster la structuration de la filière oléagineuse bio française, en réalisant désormais l’étape du raffinage des huiles brutes en France.

« Combler le trou dans la raquette »

« Ces deux investissements, localisés sur un même site, sont portés par des structures différentes, précise Sophie Thouenon, responsable des filières biologiques chez Avril. À l’image de ce que nous avons entrepris avec Oléosyn Bio, nous avons voulu construire un projet cohérent, où nous pourrions regrouper nos compétences. Avec Aurouze, on s’inscrit dans cette continuité. »

« Cet atelier de raffinage va permettre de combler le trou dans la raquette », ajoute la spécialiste. En effet, le raffinage des huiles bio dans des usines françaises mixtes, c’est-à-dire traitant des huiles conventionnelles et des huiles biologiques, est possible mais peu compétitif vis-à-vis de la concurrence européenne. « Jusqu’à maintenant, la quasi-totalité des huiles bio brutes était envoyée aux Pays-Bas. »

Qualité maîtrisée

Ces unités industrielles sont alimentées par quelque 500 producteurs adhérents de Terrena ou de Cavac (2), complétés par d’autres fournisseurs. Soit chaque année environ 10 000 ha de tournesol, colza ou soja bio. Les agriculteurs ont la possibilité de s’engager sur des contrats pluriannuels, de manière à sécuriser tout ou partie de leur production. « Certains de nos contrats sont dans la démarche Agri-Éthique », précise Sophie Thouenon.

La force d’Oléosyn Bio, c’est aussi une maîtrise parfaite de la traçabilité et de la qualité. « Avec nos trois services, nous sommes capables d’avoir des volumes très homogènes en entrée usine. Et lorsque la météo n’est pas avec nous, comme l’été dernier où la pluviométrie a impacté la qualité des tournesols, nous avons la capacité de nous coordonner, entre l’amont et l’aval, afin que chacun adapte ses process. »

(1) Pour la trituration : 6,25 millions d’euros d’investissement porté par Oléosyn Bio avec le soutien de Esfin Gestion, Sofiprotéol et FranceAgriMer (plan protéines). Pour le raffinage : 5,6 millions d’euros d’investissement porté par Aurouze avec le soutien du Fonds Avenir Bio, de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l’Union européenne.

(2) Le groupe coopératif a rejoint Oléosyn Bio en 2022.