L’association européenne des industriels du sucre (CEFS) et la confédération internationale des betteraviers (CIBE) se disent très inquiets des négociations commerciales en cours entre l’Union européenne et l’Inde. Dans un communiqué publié le 6 mars 2025, les deux organisations indiquent s’opposer « fermement à toute nouvelle ouverture du marché sucrier européen » au sucre indien, « incluant le soutien des prix et les incitations à l’exportation ».
« De l’huile sur le feu »
Le CEFS et le CIBE pointent du doigt un régime sucrier indien « lourdement subventionné », condamné à plusieurs reprises par l’organisation mondiale du commerce (OMC) pour « distorsion des marchés mondiaux du sucre ». « La filière européenne de la betterave sucrière est sous pression […]. Les prix européens du sucre blanc reportés par la Commission européenne ont chuté de 35 % en un an », rappelle Marie-Christine Ribera, directrice générale du CEFS. Ces accords commerciaux viendraient « mettre de l’huile sur le feu », ajoute-t-elle.
Les deux organisations dénoncent aussi l’impact environnemental de la production indienne, en particulier la consommation excessive d’eau et la pollution de l’air. « Notre secteur ne peut pas continuer à être affecté par des concessions commerciales accordées à des partenaires, qui de toute évidence, ne respectent pas les règles de l’OMC et dont les standards de production sont bien trop éloignés de nous », souligne Elisabeth Lacoste, directrice du CIBE.