Parce qu’elle est locale, équitable, sans additif et maintenant décarbonée, Christophe Girardet est fier de ne travailler qu’avec la farine des Robins des Champs. Ce boulanger de la périphérie lyonnaise a participé en 2011 à la création de cette microfilière qui réunit autour de lui six céréaliers. Ceux-ci se côtoyaient dans un collectif où ils cherchaient à améliorer leurs pratiques culturales. Afin de mieux valoriser leurs efforts et leur production, l’association Robins des Champs a été créée.
Les agriculteurs, qui ont mutualisé leur stockage au sein d’une Cuma, vendent leur blé à un minotier de la Loire. « Nous passons des contrats avec lui au fur et à mesure de l’année, explique le céréalier Gilbert Barnachon. Le prix est négocié en fonction de nos coûts de revient, en tenant compte des prix de marché. Le meunier règle chaque agriculteur au prorata des quantités livrées. » Il vend lui-même la farine sous la marque Robins des Champs à une quarantaine de boulangeries professionnelles. Seule une petite partie est vendue en direct aux particuliers par les agriculteurs.
Farine T65 de tradition
En diversifiant leurs assolements, ils ont petit à petit étendu la marque à d’autres produits : lentilles, huile de colza… Mais le gros de l’activité reste la vente de farine aux professionnels. « Cela a marché parce que le produit colle aux besoins des professionnels, souligne Christophe Girardet. Étant boulanger et vice-président de la fédération des entreprises de boulangerie, je connais les attentes du secteur. Le gros des besoins, c’est la farine T65 de tradition, qui doit être vendue au prix du marché. »
Après douze ans, les Robins ne se reposent pas sur leurs lauriers. « Nous nous investissons tous dans la promotion de notre farine, reprend Gilbert Barnachon. Et le travail sur la qualité des blés est remis à plat tous les ans. Par le choix des variétés, les pratiques culturales et l’allotement, nous arrivons à proposer une farine 100 % blé. Or ce n’est pas si courant d’avoir zéro additif pour compenser l’effet millésime. D’ailleurs pour des critères qualitatifs, tous nos blés ne rentrent pas forcément dans la filière. » Depuis le mois de juin, les six fermes sont labellisées bas carbone. Un label qui leur permet de vendre des crédits carbone, à défaut d’être valorisé sur la farine.