« La campagne betteravière de 2021 se passe bien », s’est félicité Thomas Nuytten, directeur betteravier de Saint Louis Sucre, auprès des planteurs de l’Eure, le 5 novembre 2021 à La Poterie-Mathieu. À ce jour, le bassin de l’usine d’Étrépagny (Seine-Maritime) enregistre un rendement de 81 t/ha, et une richesse en sucre de 17,5.

 

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Sécuriser le rendement et le revenu

Thomas Nuytten a tenu à rassurer ses adhérents qui cultivent sur des secteurs plus éloignés de l’usine. « Pour Saint Louis Sucre, la distance n’est pas une notion prioritaire. L‘enjeu principal reste la rentabilité. Nous avons également à cœur la sécurisation des rendements et du prix », indique-t-il.

 

Thomas Nuytten s’est adressé aux adhérents du bassin normand lors d’une réunion d’information le 5 novembre 2021. © Justine Papin
Thomas Nuytten s’est adressé aux adhérents du bassin normand lors d’une réunion d’information le 5 novembre 2021. © Justine Papin

Le groupe table sur une campagne de 135 jours en 2022. « Nous avons besoin de 2 000 ha supplémentaires de betteraves, ajoute-il. Cette demande arrive alors que les marchés du sucre reprennent. » La tendance est en effet haussière.

 

« La période commerciale débute sur des cours européens à plus de 400 €/t, poursuit Thomas Nuytten. Mais il ne faut pas que compter sur la reprise du marché, qui est cyclique, pour assurer la sécurité du revenu. Notre engagement pour 2022 est de proposer un contrat avec un prix minimum garanti pour 100 % des betteraves. »

 

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23,54 €/t minimum

Ce prix minimum s’élève à 25,31 €/t à 16° forfait collet, ou 23,54 €/t à 16° betteraves entières. « Si les cours du sucre sont inférieurs à 400 €/t, ce prix est assuré. Lorsque le marché est haussier, les agriculteurs profiteront de cette évolution, avec un supplément prix », explique Thomas Nuytten.

 

« Pour des sucres à 430 €/t, on passe par exemple à 26,27 €/t à 16° forfait collet (ou 24,43 €/t à 16° betteraves entières) », détaille-t-il. Ce prix garanti est conditionné à la reconduction des tonnages équivalents à plus ou moins 10 %.

 

Autre évolution pour la campagne de 2022 : le 10 du mois qui suit la livraison, un acompte de 14,5 €/t à 16° betteraves entières sera versé. « Au 15 mars 2023, et pour les campagnes suivantes, un deuxième acompte paiera la totalité du prix minimum garanti. Le solde, qui comprend notamment le complément en cas de tendance haussière, sera remis au 30 juin. Ces trois règlements visent à alléger la pression des trésoreries », informe-t-il.

Une réorganisation achevée

« Nous avons traversé des années difficiles, rappelle François Verhaeghe, président de Saint Louis Sucre. Nous avons mené une restructuration en profondeur, initiée au sein du groupe Südzucker. Cette transformation, qui s’est faite autour des deux unités industrielles Étrépagny et Roye (Somme), est achevée, et nous en voyons les résultats au niveau de nos activités. »

 

« Nous avons réorganisé notre outil de production en deux grandes spécialisations pour répondre aux besoins de nos clients français et européens : les flux clients industrie vrac à l’usine d’Étrépagny, et le conditionnement et produits palettisés à l’usine de Roye », explique-t-il.

 

Les deux usines ont bénéficié d’importants investissements, à hauteur de 25 millions d’euros ces deux dernières années. « Nous avons par exemple modernisé la partie arrière de l’usine d’Étrépagny, de la cristallisation au chargement, avec une refonte complète des silos et la construction d’un nouveau poste de chargement », rapporte François Verhaeghe.

 

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