« Les demandes dans les box vont à l’inverse de la loi Egalim », alerte le président-directeur général de la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil), François-Xavier Huard, lors d’une conférence de presse le 11 février 2025. À l’instar des coopératives laitières, les industriels laitiers privés s’inquiètent des baisses de tarifs sur les produits laitiers, allant jusqu’à 5 %, selon le PDG de la Fnil. Ces baisses semblent « converger » entre les différentes enseignes, fait « illégal » qui devrait « alerter la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) », soupire le représentant de la Fnil.
« La MPA désanctuarisée »
Pour pousser les baisses de tarifs, certains responsables commerciaux demanderaient aux industriels privés de revenir sur la sanctuarisation de la matière première agricole dans les box, toujours selon François-Xavier Huard.
Autre manière de détourner Egalim pour les distributeurs, les achats de produits laitiers via des centrales européennes, non soumises à la loi française. Pour la Fnil, « cette pratique est inadmissible et constitue une évasion de la valeur ajoutée créée par les filières agroalimentaires françaises ».
Les transformateurs privés appellent les distributeurs à la raison, en avançant l’argument de l’inflation du prix du lait, qui a augmenté de 36 % en quatre ans selon les données de FranceAgriMer. En miroir, les coûts industriels continuent leur progression, à +2,3 % pour les prix de vente sortie usine des produits laitiers entre novembre 2023 et novembre 2024. Sur la même période, le prix du gaz bondit de 30 %, les salaires des employés de 15 %.
Contexte international instable
Les adhérents de la Fnil nagent aussi en eaux troubles sur les marchés internationaux. En cause, les « tensions géopolitiques liées aux menaces douanières de Donald Trump contre l’Europe et les enquêtes anti-subventions chinoises sur les produits laitiers », à l’heure où 40 % des volumes français sont destinés à l’exportation.