« Toutes les enseignes demandent des déflations sur les produits laitiers, tandis que le prix du lait européen grimpe, et que les effets de la fièvre catarrhale ovine (FCO) se font sentir sur la collecte », indique à La France Agricole le secrétaire général de la Coopération laitière, Luc Verhaeghe. Les coopératives demandent des hausses de 2 à 4 % aux enseignes en fonction des segments.
À l’inverse, les distributeurs argumentent en faveur d’un fléchissement du prix des produits laitiers, pour soutenir le pouvoir d’achat du consommateur, assure le responsable. La Coopération Agricole estime qu’un quart maximum des contrats ont été signés à ce stade. Et que « les tarifications des quelques contrats passés sont restées stables par rapport à l’an dernier, pas de hausse ni de baisse en vue », ajoute Luc Verhaeghe.
« Baisse de collecte avec la FCO »
Face à cette « guerre des prix », Luc Verhaeghe insiste sur le fait que les coopératives laitières ont « besoin de passer des hausses. Aujourd’hui, il n’y a pas de prise en compte de l’inflation de l’énergie et des salaires que subissent les usines. Beaucoup ont mis en pause les investissements dans des outils industriels ». Avec un prix du lait au niveau européen en hausse par rapport au prix français, les coopératives s’inquiètent de ne pas pouvoir suivre la cadence. « Les distributeurs doivent prendre cela en compte », martèle-t-il.
Autre sujet d’inquiétude pour des coopératives, les effets de la FCO. « Il n’y a pas encore de problème d’approvisionnement mais la baisse de collecte est présente. Chaque entreprise arriverait pour l’instant à jouer sur son mix-produit pour atténuer les pertes, mais cela pourrait s’aggraver au printemps avec les vaches qui ne feront pas de lait pour cause d’avortement », anticipe Luc Verhaeghe.