Andainer grâce à un pick-up et un tapis roulant, cette solution est finalement assez récente. Elle est arrivée à la fin des années 2000 dans les parcelles. Son développement a été poussé notamment par deux constructeurs, l’italien Roc, rejoint rapidement par le français Kuhn. Suscitant l’intérêt des agriculteurs comme des constructeurs, ces machines sophistiquées et coûteuses, ont depuis gagné du terrain dans l’Hexagone. En France, ils ne sont désormais pas moins de 6 constructeurs à proposer ces machines dans leurs gammes. Samasz en 2021, ou encore Pöttinger en 2022 font partie des derniers arrivés. Autre preuve de l’attrait des grandes marques pour cette technologie, Kubota, par l’intermédiaire de sa filiale Kverneland, est devenu actionnaire majoritaire de Roc à la fin de l’année 2021.

Pourtant, le tarif d’entrée à de quoi refroidir, avec un coût au mètre 3 à 5 fois supérieur à celui d’un andaineur à toupies et une prise en main plus complexe. Mais les modèles à tapis ont pour eux de sérieux arguments. Tout d’abord, ils affichent un très bon débit de chantier et la possibilité de regrouper de très grandes largeurs. De plus, ces machines possèdent une qualité de travail reconnue. En andainant avec un pick-up combiné à un tapis roulant, la plante n’est plus traînée au sol. Cette technologie est ainsi plébiscitée pour les légumineuses, afin de conserver le maximum de feuilles. De plus, la présence de terre ou de cailloux est limitée, l’andain est donc plus propre.
Une offre diversifiée
L’offre est aujourd’hui composée de plus d’une vingtaine machines, contre quelques unes il y a 15 ans. Les constructeurs historiques, comme les plus récents, développent des gammes longues et variées, capables de travailler de 3 à plus de 10 m de large. Ils proposent désormais des machines compactes, portées et fixes. Leurs largeurs de travail oscillent entre 3 m et un peu plus de 4 m. Ces andaineurs s’utilisent à l’avant du tracteur ou en poste inversé. Ils peuvent être une porte d’entrée vers la technologie à tapis, cette solution peut aussi compléter un andaineur traîné. Ainsi le tracteur ne roule pas sur le fourrage et toute la surface est retravaillée au moment de l’andainage.

Roc, Sip, Reiter ou encore Kuhn, proposent ce genre de machine. Ce dernier se démarque avec son MergeMaxx 440 F, le seul andaineur fixe, disposant de deux tapis. Il est ainsi possible de constituer un andain de chaque côté de la machine. De leur côté, Reiter et Sip disposent de modèles classiques et de versions plus compactes et légères, mieux adaptées au travail dans les pentes. Reiter comprend également deux modèles portés de grande largeur, avec les Respiro R6 et R7. Ces machines sont repliables et affichent une largeur de travail de 6 et 7 m. Leurs poids élevés (3 380 kg pour le 7 m) sont plutôt compatibles avec une utilisation en poste inversé.

Des machines polyvalentes
Du côté des machines traînées, l’architecture de base est presque la même partout, avec une poutre principale, passant au-dessus du pick-up et des tapis. Elle lie le châssis de la machine au tracteur, de manière axiale. Sip commercialise cependant le Air 500 T d’une largeur de 5 m. Outre une cinématique de repliage originale, cette machine se démarque en travaillant complètement déportée, tels une faucheuse traînée.

Le reste des modèles se ressemblent beaucoup de l’extérieure. Ils se composent de deux tapis, plus ou moins large, capables de translater. Ces derniers peuvent ainsi se coller l’un à l’autre et réaliser un andain latéral, ou bien s’écarter pour créer un andain central. Ainsi une multitude de possibilités de déposes s’offre au chauffeur (gauche, droite, centrale, mixte). Roc, de son côté, proposait historiquement des machines à trois tapis avec un tapis central. Ils étaient fixes et ne pouvaient donc pas réaliser la dépose centrale (hormis sur le RT 870 en escamotant un tapis). Si c’est toujours le cas pour ses machines les plus larges, les modèles inférieurs à 9 m reçoivent désormais la dépose centrale. Les deux plus petits sont d’ailleurs munis de tapis mobiles pour être aussi polyvalent que la concurrence.