Le Conseil de l'Agriculture était réuni à Bruxelles le mardi 30 mai 2023 avec l’ensemble des ministres de l’Agriculture de l’Union. À l’issue de la journée de discussions, le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a annoncé devant la presse que le solde de la réserve de crise sera distribué. Après le montant alloué pour la grippe aviaire de 44 millions d’euros et les 56 et 100 millions pour les pays limitrophes de l’Ukraine, 250 millions devraient être libérés par la Commission.
Satisfaire tout le monde
Réclamée par plusieurs pays membres, l’activation de cette réserve de crise concernera les 22 pays qui n’avaient pas bénéficié des précédents montants liés aux importations ukrainiennes. « La crise est plus ou moins forte par endroits mais elle est partout », s’est justifié Janusz Wojciechowski. Citant la crise du lait dans les pays baltes, la sécheresse au Portugal et en Espagne ou encore les récentes inondations en Italie, le commissaire a également souhaité voir cette décision débloquer le vote pour le montant de 100 millions d’euros promis par Bruxelles aux pays limitrophes de l’Ukraine. « La discussion d’aujourd’hui nous a permis, je l’espère, de ne pas mettre ce montant en question. Car ces pays ont été énormément affectés », a-t-il clamé.
Ces montants seront mis à la disposition des pays membres en juin, même si des arbitrages sont encore certainement nécessaires, selon le commissaire. « Nous allons préparer cette distribution mais nous devons travailler la méthode car les pays font face à des problèmes différents » a-t-il expliqué.
Les restrictions à aux importations prolongées
Car si cette décision a été prise, une large partie de la conférence de presse et de la réunion concernait la crise des importations ukrainiennes en Europe. « Nous avions plusieurs sujets à discuter mais la problématique du marché était la plus importante », a souligné Janusz Wojciechowski. Et malgré les réclamations de l’Ukraine et de son ministre de l’Agriculture présent à Bruxelles, les restrictions aux importations mises en place au début de mai vont être prolongées. « Nous allons prolonger ces restrictions jusqu’en octobre au moins, quand nous serons à la fin des récoltes », a-t-il détaillé.
Pour le commissaire, la situation est loin d’être apaisée dans les pays frontaliers où les agriculteurs locaux continuent de subir l’arrivée de céréales ukrainiennes. « Ce soutien à l’Ukraine, ce sont les cinq pays frontaliers qui en paient le prix », a argumenté Janusz Wojciechowski. Plus précisément, la Commission a identifié qu’une large part des céréales ukrainiennes destinées à transiter passent par la Roumanie. Le pays devrait être soutenu techniquement pour améliorer le débit à l'exportation du Danube notamment.