L’affichage environnemental sera obligatoire à partir du 1er janvier 2024 sur les produits alimentaires. Cependant, les modes d’étiquetage et de calcul font encore débat entre les acteurs. Le gouvernement prévoit une feuille de route harmonisée d’ici à l’été.

Un casse-tête pour visualiser simplement des indicateurs complexes

Plusieurs acteurs du numérique, de la distribution et de la restauration (1) ont développé un affichage environnemental, l’Eco-score, basé sur l’analyse du cycle de vie d’un produit ou d’un service. Ils proposent un rendu sous la forme d’une note globale de A à E, à la manière du Nutri-score. Mais cette simplicité ne fait pas l’unanimité.

Un sondage de l’institut BVA lancé en décembre 2021 révèle que 86 % des Français préfèrent un affichage détaillé, plus transparent et compréhensible, à la manière du Planet-score développé par l’Itab (Institut technique de l’agriculture biologique). Celui-ci intégre plusieurs indicateurs variant selon des échelles de couleurs : utilisation de pesticides, mode d’élevage, impact climatique, biodiversité… mais aussi les indicateurs d’origine, de présence d’additifs, ou d’impact social, mis de côté par l’Eco-score.

Le choix du futur étiquetage environnemental est prévu pour la mi-mai 2023. L’Ademe a lancé une enquête qui se terminera le 10 mars 2023, suivie de la publication d’un rapport. Une note sur 100, des lettres de A à E, des couleurs, la combinaison des trois ? « Ces points ne sont pas encore arrêtés », confie Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie, interviewée au journal 20 Minutes le 15 février 2023. Mais elle promet un étiquetage simple pour les produits alimentaires, harmonisant les expérimentations déjà lancées.

Plus compliqué à résoudre : le mode de calcul entre tous les indicateurs. Car les enjeux écologiques sont nombreux et complexes à étiqueter dans un seul score. De la pollution au bien-être animal en passant par le cycle de vie, les acteurs consultés par le gouvernement doivent trouver un consensus « d’ici à cet été », promet-elle.

Un affichage dans les tiroirs depuis 2009

Le Grenelle de l’environnement a inauguré, dès 2009, le droit à l’information du consommateur sur l’empreinte écologique des biens et des services. L’objectif était de répondre aux attentes sociétales et de donner à la France une position de leader dans le domaine. En 2011, le gouvernement a expérimenté l’affichage environnemental auprès de 168 entreprises et en 2013, le bilan a été présenté à l’Assemblée nationale. Depuis, la démarche s’est prolongée sur la base du volontariat.

L’Ademe a encadré techniquement l’affichage environnemental avec une grille harmonisée pour l’analyse du cycle de vie de chaque produit et service, et le calcul d’un « score d’impact ». La loi "Climat et résilience", publiée le 24 août 2021, a relancé l’expérimentation sur l’agroalimentaire et le textile. Elle planifie une entrée en vigueur obligatoire, harmonisée à toutes les enseignes, d’ici au 1er janvier 2024.

(1) Yuka, OpenFoodFacts, Etiquettable, ScanUp, FoodChéri, Seazon, La Fourche, FrigoMagic, Marmiton.