« Quand l’enseigne numéro un annonce que l’« équitable » en France a une place réelle et concrète dans ses rayons, le message a forcément un impact ! », se réjouit Nicolas Chabanne, fondateur de la marque « C’est qui le patron ? ! ». En compagnie de Michel-Edouard Leclerc, président des Centres E. Leclerc, il présentait lundi un partenariat renforcé entre la « marque du consommateur » et l’enseigne leader de la grande distribution.
Vingt-neuf produits référencés
Les 29 produits qui composent la gamme (depuis le lait demi-écrémé, qui a lancé la marque, jusqu’au vin du Beaujolais, dernier-né) sont aujourd’hui tous référencés par la centrale d’achat nationale de E. Leclerc, ce qui permettra à tous les produits d’être systématiquement présents sur tous les supports de communication de l’enseigne.
« Notre objectif dans les douze mois à venir est de monter en haut du podium des meilleurs débouchés de C’est qui le patron ? ! », a annoncé Michel-Edouard Leclerc. « C’est toi qui est venu nous chercher mais c’est à nous de répondre, a-t-il lancé à Nicolas Chabanne. D’ailleurs, nous avons d’autres choses à vous proposer, sur d’autres gammes que l’alimentaire : vous avez ouvert un créneau qu’il nous faut déployer… »
Si le patron des centres E. Leclerc témoigne d’une « vraie demande des consommateurs en monde urbain », il admet toutefois que « c’est plus compliqué en régions » où le consommateur recherche parfois surtout un produit « local ».
Indispensable marketing
« Ce lait/beurre/miel… rémunère au juste prix son producteur », indiquent clairement les emballages des produits “C’est qui le patron ? !”. Preuve que la rémunération au juste prix n’est pas la norme…
« L’équitable est un segment en soi, qui se différencie du bio ou du local », constate d’ailleurs Michel-Edouard Leclerc. Est-ce un aveu d’échec de la loi EGAlim, qui voulait remettre de l’équité dans toutes les relations commerciales ? Le patron de l’« enseigne numéro un » nous livre sa grille de lecture. « Les États-généraux de l’alimentation ont ouvert une narration collective autour de la création de valeur. Le problème de la loi EGAlim est qu’elle a voulu tout faire tout de suite, au risque d’annuler le travail fait par certains pour créer leur propre valeur… ».
Celui qui se dit « volontaire pour signer des accords afin de mieux rémunérer les producteurs » enjoint l’amont de la chaîne alimentaire à travailler sur « cet espace de marché ouvert à la concurrence parce qu’il n’est pas assez segmenté et marketé ». Dans le cas de C’est qui le patron ? !, « l’argument de l’équité marche parce qu’il est associé à une marque », analyse Michel-Edouard Leclerc, qui salue le travail réalisé par Nicolas Chabanne et son équipe pour créer et mettre en valeur leur offre équitable. Car on ne peut pas « attendre du distributeur qu’il fasse tout… »
Tirer l’ensemble de l’offre équitable en France
Le fondateur de la marque approuve et nous glisse : « Dites bien que la loi EGAlim est inspirée de “C’est qui le patron ? !”. » Pour l’heure, il se félicite du succès rencontré par les différents produits de la gamme et assure que sa marque peut être « une locomotive » pour les autres offres équitables car « il n’y a pas de concurrence dans l’équité ». D’ailleurs, « si notre marque disparaît car tous les produits deviennent équitables, la mission aura réussi », assure-t-il, philosophe.