Dans son rapport « L’impact des catastrophes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire 2025 », la FAO s’est attachée à chiffrer l’impact des aléas climatiques sur l’agriculture mondiale.

1 500 milliards de dollars liés aux inondations

Sur la période 1991-2023, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que les catastrophes naturelles ont engendré une perte agricole d’environ 3 260 milliards de dollars, soit une moyenne annuelle de 99 milliards de dollars. Près de 2 900 milliards de dollars de dégâts sont attribués aux aléas climatiques (inondations, sécheresses, vagues de chaleur…).

Les inondations occasionnent les dommages économiques les plus importants pour l’agriculture (1 500 milliards de dollars). Viennent ensuite les tempêtes (720 milliards de dollars), les tremblements de terre (336 milliards de dollars) puis les sécheresses (278 milliards de dollars). « Il est permis de penser que les montants attribués aux sécheresses et aux températures extrêmes sont fortement sous estimés en raison de la sous-déclaration systématique de ces aléas », nuance toutefois la FAO.

Les cultures plus sensibles

Les cultures céréalières sont les plus impactées par les aléas climatiques. Leurs pertes sont estimées à 4,6 milliards de tonnes sur les trente dernières années. Suivent ensuite les fruits et légumes (2,8 milliards de tonnes) puis la viande et les produits laitiers (900 millions de tonnes).

Ces pertes de production constituent une réduction des disponibilités énergétiques de 320 kcal par personne et par jour au niveau mondial, soit 13 à 16 % des besoins en énergie quotidiens moyens.

Des dégâts en progression

La FAO note une progression des phénomènes climatiques sur les trente dernières années liée au réchauffement climatique. Dans les années quatre-vingt-dix, les pertes étaient considérées comme « modérées » atteignant une moyenne annuelle de 64 milliards de dollars par an. Elles ont augmenté progressivement dans les années 2000 avec une moyenne annuelle de 67 milliards de dollars. Depuis 2010, les dommages connaissent « une forte escalade » avec des pertes agricoles atteignant 144 milliards de dollars par an. Autrement dit, les moyennes annuelles de pertes agricoles ont progressé de 125 % en trente ans.

L’année 2022 a connu le plus fort pic de ces trente dernières années en enregistrant un total de 215 milliards de dollars de dommages agricoles.

Disparités géographiques

Sur la période 1991-2023, le continent asiatique accuse les plus lourdes pertes (47 % des pertes mondiales), suivi par l’Amérique (22 %) et l’Afrique (19 %).

En termes relatifs, l’Afrique est le continent le plus touché en perdant l’équivalent de 7,4 % de son PIB agricole, suivi par l’Amérique (5,2 % de son PIB agricole), l’Océanie (4,2 %) et l’Europe (3,6 %).