Le Groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) ainsi que plusieurs ONG européennes écologistes, dont Générations Futures en France, viennent de publier les résultats d’une nouvelle étude contre le glyphosate.

Une décision proche

Alors qu’une pétition a été lancée fin août par les Verts européens pour demander le retrait de l’autorisation du glyphosate en Europe, Générations futures estime aussi que l’interdiction européenne est urgente. « À l’heure où l’autorisation du glyphosate expire et que des discussions importantes sur son devenir vont se tenir le 15 septembre, avec un vote possible en octobre, nous demandons à l’Union européenne d’interdire cet herbicide pour protéger la qualité de l’eau et les écosystèmes aquatiques », insiste l'ONG, dans un communiqué diffusé le 5 septembre 2023.

Dans les eaux de surface

Car, selon leur rapport, le glyphosate et son métabolite Ampa (métabolite principal du glyphosate) se trouveraient dans les eaux de surface de 11 des 12 pays d’Europe étudiés dans cette enquête. Dans cette dernière, c’est en Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Portugal, Allemagne, Hongrie, Pays-Bas, Espagne, Pologne mais aussi en France, que des échantillons d’eau de rivière ont été contaminés.

Et d’ajouter : « le glyphosate et/ou l’Ampa ont été détectés au-dessus de la limite de quantification de 0,2 μg/l dans 17 échantillons d’eau de rivière sur 23 (74 %) ». Trois échantillons présenteraient même une contamination supérieure à 3 μg/l, dont notamment un en Pologne.

Données de surveillance de l’Anses

Pour rappel, les données de surveillance publiées fin 2019 par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) relatives à la substance glyphosate révélaient déjà, selon les analyses réalisées en 2017, la présence fréquente du glyphosate et d’Ampa dans les eaux de surface telles que les rivières et les lacs, induisant effectivement « une exposition des organismes aquatiques ».

L’agence ajoutait toutefois que les concentrations observées dans les eaux de surfaces étaient « généralement inférieures aux valeurs toxicologiques de référence en vigueur pour les environnements aquatiques ».

Céline Fricotté