« Nous avons été étonné par l’enthousiasme des jeunes dans l’enseignement agricole, a déclaré Jean Marc Boyer, président de la mission d’information de l’enseignement agricole pour le Sénat, lors d’une conférence de presse tenue le 5 octobre. Ils méritent un enseignement de qualité. »
Pour cela, les sénateurs ont imaginé 45 propositions pour « consolider » l’enseignement agricole dont le budget a fortement été amputé dans la loi de finances de 2021. « Nous avons estimé que l’enseignement agricole était au stade de survie », souligne Nathalie Delattre, rapporteure de la mission.
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Optimisme pour 2022
Pour commencer, la sénatrice a dévoilé les premières mesures du projet de loi de finances pour 2022 (PLF). « Alors que nous étions sur une trajectoire assez funeste, nous avons appris, et le ministre de l’agriculture me l’a confirmé, que le ministère avait prévu une inflexion du budget dédié à l’enseignement agricole. »
Ce serait 43,5 millions d’euros supplémentaires qui seraient injectés dans le PLF 2022. La moitié serait affectée « en rattrapage » pour revaloriser les enseignants. Enfin, seuls 16 ETP (équivalent temps plein) seront supprimés au lieu des 110 ETP prévus.
« Ce sont des signaux plutôt encourageants », a conclu Nathalie Delattre, rappelant néanmoins toute sa vigilance pour les années à venir.
Garder la gouvernance par le ministère de l’Agriculture
« Il y a une urgence d’une transition agropolitique », a souligné Nathalie Delattre. Les sénateurs ont rappelé l’importance que l’enseignement agricole reste bien dépendant et piloté par le ministère de l’Agriculture et non par celui de l’Éducation nationale.
« L’Éducation nationale propose des diplômes similaires à ceux de l’enseignement agricole à proximité des établissements agricoles », s’est étonnée la sénatrice. Pour ne pas les défavoriser, le Sénat préconise de faciliter l’accès au plus grand nombre aux établissements agricoles.
Renforcer l’attractivité pour l’enseignement agricole
Alors que l’enseignement agricole présente les meilleurs taux de réussite et d’insertion dans la vie professionnelle, ses effectifs ont chuté de 11 % en dix ans. Pour y remédier, le Sénat propose aux élèves de 4e de rencontrer des proviseurs de lycée agricole ou MFR pour leur permettre de présenter l’enseignement agricole.
Les 163 diplômes de la formation agricole, « dont certains ont des noms barbares », souligne Nathalie Delattre, seront renommés pour être plus facilement identifiables.
Le Sénat mise également sur la communication auprès des parents, à qui il est nécessaire de présenter la multitude de débouchés qu’offrent les formations agricoles.
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