Les organisations représentant les agriculteurs et coopératives européens (Copa-Cogeca), le secteur du biogaz (EBA) et le machinisme agricole (Cema) pressent la Commission européenne d’agir pour permettre l’utilisation des engrais azotés fabriqués à partir de fumiers ou lisiers, ou « Renure », dans les zones vulnérables aux nitrates. Ils indiquent, le 10 avril 2025, avoir adressé une lettre commune aux commissaires européens à l’Agriculture (Christophe Hansen) et à l’Environnement (Jessika Roswall) pour faire avancer le dossier.
« Renforcer l’autonomie » de l’Union européenne
La Commission européenne avait en effet proposé, en avril 2024, d’amender la directive nitrates en ce sens. Le Copa-Cogeca avait salué une « démarche concrète et stratégique ». Mais depuis, la modification « tant attendue » n’a pas avancé.
L’appel des organisations « intervient dans un contexte de pression croissante sur les agriculteurs européens, notamment en raison des sanctions à venir sur les engrais russes et biélorusses », jugent-elles. Elles estiment que les engrais Renure offrent « une solution locale et durable qui pourrait considérablement renforcer l’autonomie de l’Union européenne en matière d’engrais dans les années à venir. »
Limite distincte de 100 kgN/ha/an
Copa-Cogeca, EBA et Cema demandent également à modifier certains éléments du projet de texte mis en consultation. La Commission y suggère en particulier d’autoriser le dépassement du plafond de 170 kgN/ha/an d’azote issu d’effluents d’élevage, et propose de définir une limite supplémentaire de 100 kgN/ha/an pour les engrais Renure.
Les trois organisations estiment que ce seuil de 100 kgN/ha/an n’a pas lieu d’être, car ces produits « sont ou se comportent de manière identique à un engrais de synthèse ».