L’AGPB, Association générale des producteurs de blé, alerte sur les conséquences que pourrait avoir l’application du projet de la Commission européenne visant à sanctionner la Russie. Ce projet vise notamment l’instauration de droits de douane prohibitifs sur des engrais azotés russes et biélorusses.
Dans un communiqué publié le 10 mars 2025, l’organisation se dit inquiète de la situation du prix des engrais, avec une Commission européenne qui « s’obstine à maintenir des taxes sur les engrais d’autres origines », accuse Eric Thirouin, son président. « La levée des taxes sur les fertilisants s’impose pour rééquilibrer l’offre avec la demande et sécuriser ainsi la production alimentaire européenne », défend ainsi l’AGPB.
Trois demandes à la Commission
Pour les céréaliers français, ces dispositions s’imposent d’autant plus que leur situation est déjà très fragilisée, « après deux années noires » sur le plan économique. Dans le détail, l’AGPB enjoint la Commission européenne à prendre les décisions suivantes :
- L’abrogation des droits de douane de 6,5 % sur toutes les origines hors Russie et Biélorussie ;
- La suspension immédiate des « taxes antidumping » sur les origines Trinidad-et-Tobago et États-Unis ;
- L’application des sanctions contre les engrais russes en juillet 2026 à l’instar des sanctions contre l’aluminium.
Ces mesures permettront, selon l’association spécialisée de la FNSEA, de construire une « stratégie de diversification » de l’approvisionnement des intrants azotés. « Sanctionner la Russie, oui… Mais il est nécessaire d’agir dans le bon ordre : l’Europe doit s’assurer au préalable de notre capacité de production agricole dans des conditions économiquement supportables afin de garantir sa souveraineté alimentaire face aux menaces géopolitiques actuelles », conclut Eric Thirouin, président de l’AGPB.