Pour le gouvernement français, l’hydrogène est la solution à privilégier afin de tenir les objectifs de réduction des émissions de CO2. Mais pour être décarboné, l’hydrogène doit être vert, c’est-à-dire produit par électrolyse de l’eau en utilisant de l’électricité renouvelable, ou jaune, à partir d’électricité d’origine nucléaire.

Pour le moment, l’essentiel du tonnage produit (0,9 million de tonnes) et consommé annuellement en France est de l’hydrogène gris, issu du gaz naturel, utilisé pour le raffinage du pétrole, la production d’engrais par synthèse de l’ammoniac et l’industrie chimique.
Un outil de décarbonation pour l’industrie lourde et les transports
Avec son enveloppe de 9 milliards d’euros sur neuf ans débloquée dans le cadre de France 2030, le gouvernement français veut développer l’hydrogène comme outil de décarbonation d’abord pour l’industrie lourde, puis dans les transports. Pour l’agriculture, ce déploiement touchera essentiellement deux secteurs : les engrais et le machinisme. Le premier est le plus avancé et aussi celui qui offre le plus de perspectives à moyen terme.
Du côté du machinisme, les prototypes sont nombreux, en particulier chez les motoristes, mais il n’y a encore aucune solution commercialisée. La logistique problématique du stockage de l’hydrogène sur une exploitation freine le développement de cette solution.
Attention toutefois à ne pas s’enflammer. Dans son rapport commandé par le gouvernement, l’Académie des sciences rappelle qu’il faut savoir raison garder et que les espoirs suscités par la petite molécule ne doivent pas céder la place à un fantasme du « tout hydrogène ».