Une étude sur les conditions techniques d’un système électrique majori­tairement renouvelable est parue à la fin de janvier 2021. Le document rédigé par RTE (1) et l’AIE (2) met en avant la faisabilité de cette transition énergétique, mais aussi les défis à relever.

Nécessaire adaptation du réseau

L’intégration d’une proportion très élevée d’énergies renouvelables (EnR) au mix français implique « quatre ensembles de conditions strictes ». Cela comprend la stabilité du système électrique, la sécurité de l’alimentation, le dimensionnement de réserves opérationnelles et le développement des réseaux.

 

La publication relève la nécessité de développer des technologies pour garantir la stabilité à grande échelle d’un système sans centrale conventionnelle. Ces dernières ont l’avantage d’abriter des alternateurs aux rotors colossaux. Ils ont une grande inertie et limitent les variations du système. Le développement des interconnexions est aussi un point clé. La mutualisation au niveau européen est nécessaire pour compenser l’intermittence des productions.

Impossible sans les agriculteurs

Les différents scénarios avec une part élevée d’EnR sont tous fondés sur un développement important de l’éolien et du solaire photovoltaïque, tous deux étroitement liés au monde agricole. Ces modes de production présentent de nombreux avantages, mais leurs variabilités sont souvent pointées du doigt. À l’échelle saisonnière, elles se compensent : le photovol­taïque produit plus en été et l’éolien en hiver. Les variabi­lités heb­domadaires et quotidiennes sont nettement plus problématiques.

 

Parmi les so­lutions d’adaptation figure le développement de centrales pilotables à l’hydrogène ou au biogaz. Là aussi, l’agriculture jouera un rôle clé. L’essor d’infra­struc­tures de stockage, hydrauliques ou par batteries, est également nécessaire. La flexibilité de la demande n’est pas non plus des options, d’après l’étude. L’optimisation de la consommation en fonction des niveaux de production est donc une condition de ce mix électrique. Là encore, l’agriculture et ses technologies joueront un rôle.

 

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De nouvelles publications à venir

Les différents scénarios et leurs analyses sociales, environnementales et financières feront l’objet d’autres rapports attendus cette année. Le gouvernement a missionné RTE d’analyser huit scénarios électriques à bas carbone de long terme. La moitié d’entre eux comprendront du nucléaire, l’autre moitié reposera uniquement sur des énergies décarbonées non atomiques. Cette publication est prévue pour l’automne 2021.

(1) RTE : gestionnaire du Réseau de transport électrique français.

(2) AIE : Agence internationale de l’énergie.