« C’est dans le secteur agricole que le taux de recours à l’emploi détaché est le plus élevé », observe la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) dans son rapport sur les travailleurs détachés en France en 2022 publié ce 3 janvier 2024.
Répondre à un pic d'activité temporaire
Face au manque de main-d’œuvre local, l’agriculture se tourne vers les salariés détachés par des entreprises étrangères qui permettent de répondre à un pic d'activité temporaire. En 2022, 4 616 travailleurs étrangers ont été détachés en agriculture. Ce chiffre est quasiment stable par rapport à 2021 (4 562), mais bien inférieur à son niveau d’avant la pandémie, avec une chute de 31 % par rapport à 2019.
Les secteurs de la construction et de l’industrie accueillent le plus de travailleurs détachés en nombre, avec respectivement 24 970 et 17 046 sur 59 300 travailleurs détachés présents en moyenne sur le territoire national au cours de l’année 2022.
Si l’agriculture représente 8 % de l’emploi des travailleurs détachés en 2022, une part quasi stable par rapport à 2021, c’est bien ce secteur qui a le plus fort taux de recours aux salariés détachés par une entreprise étrangère avec 1,5 % des emplois occupés par des saisonniers détachés.
Plus de la moitié des travailleurs étrangers dans le Sud
« Les disparités territoriales sont très marquées », souligne la Dares. Dans la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 8 % des emplois agricoles sont occupés par des travailleurs étrangers. Ce chiffre grimpe à près de 20 % des emplois pour les Bouches-du-Rhône.
Avec une production orientée vers les fruits et légumes frais, la main-d’œuvre étrangère permet aux agriculteurs du département de trouver facilement des salariés pour faire face aux pics saisonniers de production.
La Région Occitanie arrive deuxième, avec 2 % des employés agricoles qui sont des travailleurs détachés. À elles deux, les Régions du Sud concentrent près de six emplois de travailleurs détachés sur dix en agriculture, alors même qu’elles ne sont pas majoritaires dans l’emploi agricole général non détaché.
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Cette omniprésence des travailleurs détachés s’explique en partie par la proximité avec l’Espagne. Les entreprises d’intérim espagnoles alimentent l’approvisionnement de main-d’œuvre étrangère temporaire en faisant appel à des salariés en particulier issus des pays d’Afrique ou d'Amérique latine. Tous secteurs confondus, les travailleurs détachés restent majoritairement issus de l’Union européenne, à 70 %.
Dans le milieu agricole, les travailleurs détachés restent en moyenne 114 jours en France, une période supérieure à la moyenne tous secteurs confondus, qui est de 94 jours. L’agriculture est le premier secteur à accueillir le plus de femmes. Elles représentent 15 % des emplois détachés, contre 7 % tous secteurs confondus.
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Si le travail détaché est apprécié pour remédier au manque de main-d’œuvre, certaines entreprises étrangères, notamment espagnoles, ont été jugées pour non-respect du droit du travail. En France, même si les salariés sont étrangers, c’est la législation française qui s’applique.