Mathieu Le Boudec, 20 ans, a été recruté par le groupement d’employeurs, le Sdaec, au mois d’août. Il a pour mission de remplacer des exploitants durant l’été. Son embauche survient deux mois après l’obtention de son bac professionnel CGEA (conduite et gestion de l’exploitation agricole). Aussi, avant d’entamer sa première mission, il a d’abord passé deux jours avec Patrick Fouré, salarié agricole au sein du groupement, sur une exploitation porcine. Le Sdaec mise en effet sur un système de tutorat pour mieux intégrer et accompagner ses nouveaux arrivants.

De l’observation à la mise en situation

Prise de consignes, documents à remplir, organisation du travail, sécurité… La première journée consiste pour le tuteur, à informer d’abord la recrue sur le fonctionnement du remplacement. Le travail s’effectue en duo sur l’exploitation – celle où le tuteur réalise lui-même un remplacement. Le deuxième jour donne lieu à une plus grande mise en situation du nouvel embauché.

Une sécurité pour les nouveaux arrivants

« L’objectif est de transmettre les ficelles du métier de remplaçant, en vue d’une intégration rapide sur l’exploitation », résume Patrick Fouré, même s’il admet que deux jours ne sont pas suffisants pour tout apprendre. Car travailler en service de remplacement est particulier : cela nécessite de pouvoir s’adapter très rapidement, et de faire preuve d’une grande autonomie. « On intervient souvent dans l’urgence à la suite d’un accident, d’une maladie ou pour les congés. Le plus souvent, on est seul sur l’exploitation », rappelle le salarié. Mathieu Le Boudec a découvert le concept de tutorat lorsqu’il a postulé. « C’est un plus. C’est rassurant. En cas de problème, je sais que je peux lui téléphoner », confie-t-il. Preuve qu’il en est satisfait : passé l’été, Mathieu est finalement resté au Sdaec.

Une garantie pour les exploitants

« Quand j’ai été embauché par le Sdaec, le concept du tutorat démarrait tout juste dans l’entreprise, se souvient Patrick Fouré, âgé de 43 ans. Je n’en ai pas bénéficié. J’aurai bien aimé avoir quelqu’un qui me mette le pied à l’étrier. »

Les tuteurs sont des salariés volontaires qui postulent à partir d’une lettre de motivation et d’un entretien. Ils sont choisis par rapport à leur technicité et leur savoir-faire, mais aussi leur capacité de transmission et de communication. Au démarrage, ils suivent une formation de trois jours avec un cabinet extérieur et un tuteur en poste. Ensuite, ils sont formés régulièrement à la communication notamment.

Patrick intervient pour l’intégration ou le recrutement de nouveaux salariés comme Mathieu, mais également comme tuteur formateur, afin de former des salariés à certaines techniques, comme celles de la castration.

Tout le monde à y gagner. « Après autant d’années de remplacement, j’ai acquis une richesse d’expériences que j’aime transmettre », affirme Patrick. Il est devenu un véritable ambassadeur de l’entreprise.

Isabelle Lejas