Aux Serres du Fréty (Loire-Atlantique), la tomate cerise est reine. « C’est “la” spécialité de l’entreprise ! Sur 4 ha de serres, elle en occupe 3,2. Nous produisons également des tomates côtelées et des poivrons », confirme Anthony Lafage, associé avec son épouse.
Installée à 15 km au sud de Nantes, sur la commune de Pont-Saint-Martin, la SCEA embauche chaque année entre 85 et 90 saisonniers. Les premiers arrivent en janvier, pour la mise en place des plants. Les derniers quittent l’entreprise à la fin d'octobre, au terme de la récolte. Entre deux, l’effectif atteint le maximum en juillet et août.
Un profil rural, voire agricole
« Traditionnellement, nous recrutons ce personnel saisonnier localement, via Pôle Emploi et le bouche-à-oreille. Mais cette année, nous avons activé un autre réseau et recruté quatre personnes directement au Maroc. » Ce choix fait suite à la signature, en 2022, d’une convention entre la fédération des maraîchers nantais et le cabinet de recrutement « FM Recrutement » (1).
L’objectif de ce rapprochement est « de développer un partenariat sécurisé pour tous : employeurs et salariés ». Concrètement, FM Recrutement se charge de trouver les candidats, garantissant un vivier de ruraux ou d’agriculteurs.
En lien avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), le cabinet gère les formalités administratives, de visas notamment. Il se préoccupe du logement et si c'est nécessaire d’une solution de transport entre les lieux de travail et d’hébergement. Enfin, il accompagne les ressortissants marocains dans leurs démarches en France, bancaires par exemple.
« Cette prestation est facturée à l’entreprise. Pour autant, cette solution reste moins coûteuse qu’une agence d’intérim. Par ailleurs, c’est bien moi qui signe les contrats et reste l’employeur. C’est important ! » précise Anthony Lafage.
La langue n’est pas un obstacle
Les Serres du Fréty ont l’habitude de recruter des personnes d’origine étrangère, qui ne maîtrisent pas nécessairement la langue française. « Dans notre métier, ce n’est pas un obstacle ! Beaucoup de tâches relèvent du geste et peuvent s’expliquer par l’exemple », pointe Line Jasmin, responsable du personnel.
Dans le cas des saisonniers arrivés du Maroc, deux parlent français et tous le comprennent. « Ce qui est bien plus important, c’est qu’ils sont motivés et ont le sens de la plante. Aujourd’hui, c’est quelque chose de difficile à trouver », souligne Anthony Lafage. En tant que chef d’entreprise, c’est lui qui est allé accueillir les premiers arrivés, à l’aéroport de Nantes. « Dans la foulée, nous avons visité les serres, au calme puisqu’on était dimanche. Le lundi, tout le monde était au travail. »
Au maximum six mois moins un jour
Bassidi, Mbarek, Rachid et Mohamed ont un contrat de quatre mois. Ils ont le statut de travailleur saisonnier. Ce dernier permet à un étranger de travailler en France jusqu’à « 6 mois moins un jour » par an.
Faute d’une solution sur place, les quatre salariés logent à 25 km de leur travail et, pour se déplacer, ont loué une voiture. « Cette question du logement est essentielle et nous travaillons avec la commune sur la possibilité d’avoir nos propres logements, confie Anthony Lafage. J’espère que nous pourrons aboutir. »
(1) France Maroc Recrutement est basé à Marseille, Paris et Casablanca.