Ils étaient si nombreux qu’ils ont dû faire deux chaînes. À l’appel des JA (Jeunes Agriculteurs) et de la FDSEA12, près de 200 agriculteurs se sont réunis avec leurs soutiens le 17 juillet au soir devant la préfecture de Rodez. Ils se sont passé des briques de main en main pour construire un mur, et bloquer l’entrée du bâtiment..

 

L’ouvrage de sept mètres par deux a été achevé par une phrase à la bombe noire : « Les contrôles à tout va, les dossiers n’avancent pas !!! La DDT, réveille-toi !!! ».

 

Le message des agriculteurs sur un mur construit devant les portes de la DDT. © DR
Le message des agriculteurs sur un mur construit devant les portes de la DDT. © DR

À l’aide d’un tracteur, les producteurs ont ensuite recouvert la place de papier, pour dénoncer les travers de l’Administration de leur département.

Des efforts mal répartis

Les Aveyronnais dénoncent par cette mobilisation les dysfonctionnements d’une administration qui ne leur semble pas répartir ses efforts aux bons endroits. Ainsi, alors que les contrôles Pac seraient deux fois supérieurs en Aveyron par rapport au reste du pays, les aides calamités sécheresse de 2018 ne sont toujours pas payées. Dans le même temps, les dossiers d’aide à la mise aux normes des bâtiments traînent.

 

« Les agriculteurs s’interrogent sur les priorités de l’administration ! », dénonce un communiqué conjoint aux deux syndicats envoyés le 17 juillet au soir. Le directeur de la DDT est allé à la rencontre des manifestants, mais son intervention n’a pas apporté les réponses nécessaires, ni donné satisfactions aux producteurs.

Une colère rare

« On n’a pas l’habitude dans le département de partir en fermant la porte, on travaille au mieux avec la DDT d’habitude. Mais là, cette accumulation de choses nous a forcés à manifester », assure Anthony Quintard, président des JA du département.

 

Les syndicats savent que la DDT n’est pas directement compétente sur tous les sujets, que c’est la région, par exemple, qui instruit les dossiers PCAE (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles), ou que c’est l’ASP (agence de services et de paiement) qui est responsable des contrôles. « Qu’importe, la DDT est notre relais au niveau départemental, et nous resterons vigilants sur la suite des événements », promet Anthony Quintard.