Redynamiser la filière française du blé dur, aujourd’hui en « déclin préoccupant ». Tel est l’objectif du plan d’action annoncé par Éric Thirouin, président de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé), le 2 février 2021 lors de la « journée filière blé dur » organisée par Arvalis.

 

Ce plan d’action découlera de l’étude stratégique qui sera lancée en mars 2021 et finalisée d’ici à novembre de la même année. Cette étude est pilotée par Intercéréales (interprofession), avec l’appui de FranceAgriMer, l’AGPB, le CFSI/Sifpaf (industriels), et sera menée par un cabinet d’étude.

Surface divisée par deux en dix ans

Le lancement de cette étude découle d’un constat sans appel : la surface et la production françaises de blé dur ont été divisées par deux en seulement dix ans. La surface nationale est ainsi passée de 507 000 ha en 2010 (le maximum historique) à 249 000 ha en 2020. Cette baisse touche les quatre bassins de production : Sud-Est, Sud-Ouest, Ouest-Océan et Centre.

 

« Les producteurs sont aujourd’hui dans une situation économique difficile, souligne l’AGPB. C’est également l’ensemble de la filière, collecteurs, exportateurs de blé dur et fabricants de semoules et de pâtes, qui risque d’être déstabilisé par un manque de matières premières françaises et par une augmentation des importations de pâtes. »

 

« Plusieurs facteurs expliquent cette situation, détaille Éric Thirouin : premièrement, les prix payés aux agriculteurs et les revenus que le blé dur leur procure par rapport à d’autres cultures ; les risques particuliers liés à la culture de cette céréale avec une forte volatilité des rendements et des qualités selon les conditions climatiques de l’année ; l’absence d’incitation significative dans la Pac française ; et enfin des facteurs aggravants dans certaines régions, notamment dans le Sud-Est (chute de toutes les surfaces céréalières, concurrence de certaines cultures permanentes, pression foncière, mitage urbain, moyenne d’âge élevée des producteurs, fréquence des aléas climatiques…). »

Culture d’avenir

« Nous sommes dans une période clé, notamment avec la préparation du plan stratégique national et les discussions sur les outils de la Pac (aides directes ou couplées), poursuit Éric Thirouin. C’est donc le moment d’avoir collectivement les idées claires et de partager une vision pour l’avenir de la filière. »

 

L’étude stratégique permettra ainsi de compléter les « éléments de diagnostic existants sur la production de blé dur » selon les régions et d’identifier les solutions pour « faire du blé dur une culture d’avenir ».

 

Le plan d’action qui découlera de cette étude vise ainsi à enrayer la baisse des surfaces cultivées, à améliorer la compétitivité tout au long de la filière, à relancer la production et la transformation du blé dur en France et à répondre aux attentes des clients et des consommateurs de couscous et de pâtes.