L’élection du nouveau conseil de surveillance de Tereos, le deuxième groupe sucrier mondial, déjà décalée vendredi dernier, a été « reportée à une date ultérieure non définie », a indiqué à Lionel Cavennes, secrétaire du comité de groupe (CGT), une information confirmée par la direction.
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Démissions attendues
« Les membres actuels du bureau et de ce conseil attendent la démission des frondeurs. Tant qu’ils n’ont pas reçu leurs démissions, ils ne tiendront pas ce conseil », a précisé Lionel Cavennes.
Ce conseil de surveillance, qui vient d’être renouvelé d’un tiers, devait élire mardi son président, une échéance qui inquiète plusieurs organisations syndicales, qui disent craindre des fermetures de sites en cas de changement de gouvernance.
Trois coopérateurs dans le collimateur
Parmi ses membres, trois coopérateurs, susceptibles de renverser la présidence et de prendre le contrôle du groupe, ont été condamnés le 26 novembre pour dénonciation calomnieuse, un jugement « devenu définitif » faute d’appel, selon Lionel Cavennes et la direction.
Or, la charte de gouvernance de la coopérative impose aux membres du conseil de surveillance « de présenter leurs démissions » en cas d’infraction à la loi, a-t-il affirmé. Contactés par l’AFP, les coopérateurs concernés n’étaient pas joignables dans l’immédiat.
Réunion décalée
Le conseil de surveillance qui se tient avec les personnes qui ne respectent pas la charte est un conseil de surveillance qui n’est pas légitime », a indiqué la direction de Tereos, selon laquelle les coopérateurs « frondeurs » n’avaient pas démissionné lundi soir et souhaitaient se rendre à la réunion du conseil de surveillance mardi « pour en parler ».
Une situation qui a poussé la présidence actuelle de ce conseil de surveillance à reporter l’élection et à engager une procédure en référé « pour obtenir de manière rapide une suspension de leurs mandats pour que le conseil puisse se tenir à nouveau », a précisé la direction.
Une stratégie contestée
La direction du deuxième groupe sucrier mondial voit sa stratégie contestée depuis plusieurs années par une partie de ses 12 000 agriculteurs coopérateurs, représentés au sein de son conseil de surveillance.
Ces agriculteurs, planteurs de betteraves à sucre, désignés comme des « frondeurs » au sein de la coopérative, estiment que la stratégie de diversification du groupe, en particulier dans les céréales, ne rapporte pas suffisamment.