« La sécheresse et les potentielles crises de l’été 2023 se gèrent maintenant », estime l’entourage de Christophe Béchu et Bérangère Couillard, ministres en charge de l’Environnement, lors d’un échange avec la presse ce 27 février 2023. C’est la raison pour laquelle des réunions avec les préfets coordinateurs de bassin et les préfets de département ont respectivement été prévues les aujourd’hui et le 6 mars 2023.

Orientations nationales, décisions territoriales

Il s’agit d’un « exercice d’anticipation », qui doit permettre de « prendre les bonnes décisions dès maintenant pour éviter les situations d’extrême tension » cet été. L’objectif est que les ministres rappellent les orientations nationales aux préfets. Ce sont ces derniers qui peuvent restreindre les usages de l’eau sur leur territoire. Il est par ailleurs attendu que les préfets puissent faire un point sur l’état de la situation dans leurs bassins, ainsi que leur ressenti sur la manière d’envisager les prochains mois.

Dans la même idée, les deux ministres avaient également présidé le premier comité d’anticipation et de suivi hydrologique (CASH) de l’année le 23 février. Le but était d’évaluer l’état de la sécheresse actuelle, les réserves en eau restantes et anticiper les risques de sécheresse pour l’année 2023.

Des restrictions

Au 27 février, quatre départements avaient au moins une partie de leur territoire concerné par un niveau d’alerte renforcé, pour lequel les prélèvements agricoles sont réduits. Dans sa dernière communication faisant un point au 1er janvier 2023, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) soulignait déjà des niveaux de nappes sous la normale. Nul doute que la situation ne se sera pas améliorée d’ici au prochain point, prévu en mars. En effet, février a été un mois particulièrement déficitaire en précipitations. Au 22 février, Météo-France enregistrait 32 jours consécutifs sans pluie significative en France.

En février, une situation équivalente à mi-avril

L’entourage de Christophe Béchu et Bérangère Couillard souligne qu’à l’échelle de la France, les sols sont dans un état hygrométrique habituellement observé à la mi-avril. Certains territoires sont plus problématiques : en Auvergne-Rhône-Alpes et sur le pourtour méditerranéen (Occitanie et Paca), la situation est comparable à une situation normale de la fin de mai.

Pour l’heure, les cultures se portent bien dans la plaine. Selon l’observatoire Céré’Obs, 95 % en blé tendre et 94 % en orge d’hiver bénéficiaient de bonnes à très bonnes conditions de culture au 20 février 2023. Mais leur évolution préoccupe largement. Dans ce contexte, le gouvernement prépare son « plan eau », qui devrait être dévoilé durant la deuxième quinzaine de mars.