« La question des réserves de substitution est centrale pour moi », a martelé Marc Fesneau en introduction d’un colloque « La guerre de l’eau aura-t-elle lieu ? », organisé le 16 février 2023 par le groupe Réussir en partenariat avec le Salon de l’agriculture. Et de citer le projet de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres qui « ne devrait pas faire l’objet de controverses. Les agriculteurs sont engagés à prélever 13 à 14 millions de mètres cubes, dont uniquement 6 seront prélevés en période estivale. Il ne faut pas désespérer le monde agricole et ceux qui autour d’eux, y compris les ONG, essayent de travailler à trouver des solutions territoriales. Nous avons là un projet vertueux, de par les engagements pris par les agriculteurs, la nature des volumes qui sont prélevés. Sans eau, ce n’est pas possible dans ces territoires. »
Prise de conscience globale
Autre enjeu soulevé par le ministre : « Quand on regarde les données climatiques, davantage de territoires vont être soumis au stress hydrique comme la Bretagne, les Pays de la Loire et aussi les Hauts-de-France. Ce n’est pas qu’une affaire de Sud-Ouest ou de Sud-Est. Il y a donc une prise de conscience globale à avoir. »
Marc Fesneau insiste aussi sur le fait que « l’eau est une denrée rare même si la France a la chance d’y avoir encore accès. Le dérèglement climatique va puissamment imposer sa loi dans beaucoup de territoires. Donc, ne soyons pas aveugles à la nécessité de s’adapter, avec les évolutions de pratiques, les évolutions d’assolement, l’agroécologie, la recherche variétale… »
Le ministre de l’Agriculture refuse par ailleurs l’idée que « quand les agriculteurs prélèvent de l’eau, ils le font pour servir un intérêt privé. Ils le font pour l’intérêt général, pour favoriser la croissance des végétaux que nous mangeons. La question de l’eau est donc bien une question de souveraineté alimentaire », insiste-t-il.