« La période des moissons fait l’objet d’intenses brassages de personnes, a exposé Éric Thirouin, président de l’AGPB (association générale des producteurs de blé) le 11 juin 2020. Jusqu’alors, dans le contexte de la crise sanitaire, agriculteurs et organismes stockeurs (OS) travaillaient chacun de leurs côtés mais pour les moissons ce ne sera plus le cas. Il faudra bien respecter les distances entre les personnes et les consignes dans les silos. »

Appel à la vigilance

Pas de bavardages donc ni de serrage de main avec le responsable de silo à l’arrivée des bennes par exemple. Les bons de livraisons, les tickets d’analyse des grains… seront déposés dans des banettes ou des boîtes aux lettres. Chez les OS déjà équipés, tout se fera par voie numérique. « Et au moment d’attendre pour benner la remorque dans la cellule, il faudra certainement rester dans son tracteur et attendre les consignes », anticipe le président de l’AGPB.

 

« Tout est organisé chez les OS selon leurs moyens humains et techniques, pour que les contacts entre les personnes soient les plus réduits possible », détaille-t-il.

« Inimaginable de fermer un silo »

« Même si la pression sanitaire est heureusement en train de se réduire de façon très positive, le virus n’a pas disparu, ajoute Éric Thirouin. Certains vont peut-être trouver que ces consignes sont exagérées, mais quand il y a un lieu d’infection forte et une propagation du virus, il y a un test de toutes les personnes contacts. C’est-à-dire que tout le silo sera en test et souvent dans ces cas-là, cela aboutit à une fermeture. Or c’est inimaginable qu’on ferme un silo en pleine moisson. »

Enjeu colossal

Pour lui, « l’enjeu est donc colossal et il convient de prendre un maximum de précautions pour avoir zéro risque et ne pas gâcher ce moment de convivialité que sont aussi les moissons. Si jamais il y a un cluster, on le regrettera amèrement. »