Vache égérie de l’édition 2024 du Salon international de l’agriculture(Sia), Oreillette verra du monde passer devant elle à partir du 23 février 2024. Beaucoup de visiteurs bien sûr mais aussi de nombreux politiques. Si Emmanuel Macron sera présent le jour de l'ouverture du Sia, le Premier ministre, Gabriel Attal est attendu le mardi 27 février. Il n’aura pas l’occasion de croiser Jordan Bardella, le président du Rassemblement nationale (RN) et tête de liste aux prochaines élections européennes de juin prochain, qui s’y rendra durant deux jours le dimanche 25 et le lundi 26 février.
Marine Le Pen décline
Certains y verront peut-être une esquive supplémentaire après le refus de Gabriel Attal de débattre avec Jordan Bardella sur l’agriculture. Dans une interview donnée au Figaro le 20 février 2024, Gabriel Attal se disait « prêt à débattre avec Marine Le Pen sur l’agriculture ». Une invitation déclinée par la députée et la présidente du groupe du Rassemblement national à l’Assemblée nationale qui l’a invité à accepter la proposition de Jordan Bardella de débattre avec lui. Une proposition que le premier ministre a refusé ce 21 février.
Le Premier ministre cherche à brûler les étapes mais en pleine campagne européenne « l’arme anti-Bardella » devrait surtout accepter le débat que lui a proposé notre tête de liste et président du Rassemblement National : @J_Bardella. https://t.co/ht0M4kKX5Y
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) February 20, 2024
« Je n’ai jamais eu de problèmes pour débattre avec Jordan Bardella. J’ai dû débattre six fois avec lui pendant la campagne présidentielle. Il est tête de liste pour les européennes et président de son parti. Je ne suis ni tête de liste pour les européennes, ni président de mon parti. Je suis Premier ministre. Madame Le Pen est présidente du premier groupe d’opposition au Parlement, à ce titre là, c’est avec elle qu’il est légitime que je débatte », a répondu Gabriel Attal lors d’un point presse organisé le 21 février 2024 sur les engagements pris auprès de la profession agricole
Il a expliqué vouloir ce débat pour apporter de « la clarté du débat démocratique » afin que Marine Le Pen puisse partagé « sa vision et qu’elle puisse s’expliquer sur ses changements de pieds incessants vis-à-vis de nos agriculteurs ».
« Le RN dit tout et son contraire. En 2019, au Parlement européen, le RN vote contre la Pac. En 2021, au Parlement, il vote pour la Pac. Aujourd’hui, en 2024, ils sont redevenus contre la Pac. Ils disent qu’ils veulent accompagner nos agriculteurs, qu’ils soutiennent toutes leurs demandes mais est-ce qu’ils soutiennent la reconnaissance de l’agriculture comme métier en tension pour faciliter le visa pour des travailleurs saisonniers étrangers ? Ils disent qu’ils soutiennent les agriculteurs face aux crises mais ils n’ont pas voté la loi sur l’assurance récolte. Madame Le Pen n’était même pas dans l’hémycicle pour voter la loi Egalim », a ajouté le chef du gouvernement.
Jordan Bardella demande de la « cohérence »
Invité sur l’antenne de Cnews juste avant le point presse de Gabriel Attal, Jordan Bardella a réitéré son souhait de débattre avec lui sur l’agriculture. « Il faut être cohérent. Gabriel Attal a été nommé d’après les mots de la Macronie comme une arme anti-Bardella pour les élections européennes. Donc il faut qu’il accepte de venir débattre avec moi », a-t-il insisté. « Cela parait compliqué de faire de la politique dans une démocratie où aucun des ténors de la majorité ne souhaite débattre. Gabriel Attal propose ce débat à Marine Le Pen tout en sachant pertinament qu’il n’aura pas lieu », a ajouté le président du RN.
Répondant au Premier ministre, il a précisé sa vision de la Pac. « Nous avons fait pression depuis 5 ans sur la Pac au Parlement européen pour que soit légalisé les aides d’Etat pour que les Etats puissent directement flécher les aides financières vers leurs agriculteurs respectifs. La Pac n’est pas parfaite. J’en contexte la philosophie au niveau européen mais dans l’été actuel des choses est nécessaire aux agriculteurs. J’ai voté et je l’assume ».
Suffisant pour convaincre Oreillette et les électeurs qui voteront en juin prochain ?