« Dans le secteur nord-ouest sous influence océanique, les dates de moissons délimitent quatre stratégies », explique Nicolas Courtois, conseiller indépendant en agronomie et agriculture de conservation. Il est intervenu au début de décembre dans le cadre d’une formation au Gaec Crochemore à Foulbec, dans l’Eure, organisé par le réseau des Civam normands.

Nicolas Courtois est formateur et conseiller indépendant en agronomie et agriculture de conservation. (©  Claire Guyon Maite/GFA)

Viser la floraison en début d’hiver pour les couverts non hivernants

Dans les cas de semis de la fin de juillet à août, la première option consiste à implanter des couverts non-hivernants qui se développeront approximativement jusqu’en janvier. « Il est idéal que les plantes soient en fleurs à l’arrivée de l’hiver, note Nicolas Courtois. Une destruction mécanique sera suffisante dans ce cas. »

Entre un blé et des pommes de terre, le Gaec Crochemore a retenu cette option pour une implantation le 9 août. Semé à 25 kg/ha, le mélange contenait 65 % de vesce de printemps, 19 % de trèfle d’Alexandrie, 9 % de phacélie et 7 % de moutarde d’Abyssinie. Il a été complété de 20 kg/ha d’avoine noire issue de semences fermières.

Dans ce type de contexte, Nicolas Courtois incite à « privilégier une avoine brésilienne en remplacement de l’avoine noire pour une plus grande productivité et un caractère gélif plus prononcé ».

Couvert relai

Sur cette même période de semis, l’agronome propose l’alternative d’un couvert relai que le Gaec Crochemore a testé pour la première fois en 2024, après une orge dont la paille a été broyée, et avant un maïs. Associant des plantes gélives et d’autres « très hiver », il a été mis en place le 23 juillet en semis direct.

Ce couvert incluait à demi-dose le mélange commun au groupe Dephy auquel le Gaec participe. Élaboré avec Nicolas Courtois, celui-ci contient 5 kg/ha de tournesol, autant de trèfle d’Alexandrie et de fenugrec, 2,5 kg/ha de Niger, 1,5 kg/ha de phacélie, 1 kg/ha de radis chinois. Il a été complété de vesce commune à 20 kg/ha, de seigle fourrager à 50 kg/ha et 1 kg/ha de trèfle incarnat.

Un broyage a été réalisé à la mi-septembre après une pesée de biomasse évaluant celle-ci à cinq tonnes de matières sèches par hectare. Nicolas Courtois conseille, pour cette pratique, « de savoir stopper le premier couvert lorsqu’il arrive au début de la floraison et au plus tard à la mi-octobre. Une vesce velue est à privilégier car moins gélive que la vesce commune. » Après une deuxième pousse, cette production pourrait être doublée avant la destruction du couvert prévue à la fin de mars.

Après le 1er septembre, Nicolas Courtois recommande des plantes « très hiver » : le trèfle incarnat et le seigle en septembre, ou un couvert incluant une féverole en octobre. Dans tous les cas, il conseille de le stopper au moins deux ou trois semaines avant l’implantation de la culture en optant pour un travail du sol ou un passage de glyphosate.