Lors d’un webinaire organisé le 7 décembre 2021 par Pioneer, du groupe Corteva, sur la place du maïs grain dans les assolements, Daniel Peyraube, président de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs), a rappelé les enjeux de la prochaine Pac pour la filière du maïs. Et notamment les aides découplées qui vont intégrer l’écorégime (paiement vert) en plus du paiement de base. Un dispositif qui reste pour l’heure à affiner.
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« Nous sommes très mobilisés sur cette partie écorégime, insiste Daniel Peyraube. Notre volonté est que tous les producteurs, qu’ils soient producteurs de grains, de maïs semences, de maïs doux, de pop corn, de waxy, de maïs ensilage, puissent avoir la possibilité d’activer tous les droits dans la politique agricole commune. »
Accompagnement des producteurs
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, nous voulons vivre du prix de notre travail mais force est de constater que toutes les distorsions de concurrence auxquelles nous faisons face nécessitent un accompagnement pour la sécurité de nos producteurs. »
« C’est cela l’enjeu de notre filière : il s’agit d’exploitations de taille moyenne qui permettent de créer de la valeur et de la garder sur le territoire. On ne peut pas déstructurer l’économie d’une exploitation sous prétexte qu’il y a des rotations et autres… »
500 000 ha de maïs étaient menacés
Daniel Peyraube estime à 500 000 ha, les surfaces de maïs qui serait menacé par l’obligation de rotation obligatoire dans le cadre de la conditionnalité renforcée (BCAE 7), soit 15 % de la sole française.
Cela représente selon lui 1 million d’euros de perte de chiffre d’affaires pour la maïsiculture française, sans tenir compte de l’aval. Des chiffres basés sur la proposition de la Commission européenne de juin 2018, qui équivalait à changer de culture principale chaque année pour chaque parcelle.
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« Avancées majeures » dans l’accord de juin 2021
Mais dans l’accord européen conclu le 27 juin 2021, intégré dans le premier plan stratégique national (PSN), « des avancées majeures » ont été obtenues pour les maïsiculteurs : la rotation inclut en effet les cultures intermédiaires (couverts, Cive…), par exemple une rotation « maïs-couvert-maïs couvert… » est autorisée.
L’État membre peut aussi décider de maintenir la diversité d’assolement dans certaines régions et sous certaines conditions pédoclimatiques. « Le travail n’est pas terminé. Nous attendons aujourd’hui la validation du PSN français par la Commission européenne, cela est prévu au début de 2022, précise le président de l’AGPM. Une concertation publique est en cours sur le PSN (1), faites entendre votre voix. »
Modalités de gestion des couverts à affiner
Il faudra ensuite travailler sur cette déclinaison nationale, avec des détails qui restent encore à préciser, comme les modalités de gestion des couverts : quelle première culture, quel pourcentage.
« Il faut aussi que les producteurs puissent s’approprier les techniques d’implantation de ces couverts », insiste Daniel Peyraube qui conclut : « Nous avons la volonté de sortir du système de certification auxquels les producteurs en monoculture pouvaient répondre. Il faut que dans le cadre général de la Pac le producteur puisse s’y retrouver quelle que soit la culture ou l’organisation de son exploitation. »