Comment continuer à soutenir les agriculteurs ukrainiens sans mettre à mal ceux de l’Union européenne ? En trouvant des solutions constructives pour limiter l’impact des importations en provenance de l’Ukraine sur le marché unique. Ce sont ces solutions et leurs inquiétudes que le Copa-Cogeca, l’Avec (1), la CEFS (2), la CEPM (3), la CIBE (4) et l’EUWEP (5) ont présenté au commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski.

« Continuer à soutenir » les agriculteurs ukrainiens

« Ce qui se passe en Ukraine est intolérable et […] il est de notre devoir et de notre intérêt de continuer à les soutenir, affirment les six organisations dans un communiqué de presse diffusé le 10 janvier 2024. […] Malheureusement, nous pensons que cet effort est actuellement réparti de manière inéquitable, le secteur agricole supportant un fardeau disproportionné et insoutenable. »

Les six organisations s’inquiètent d’un maintien des conditions dans lesquelles les échanges de produits agricoles avec l’Ukraine ont lieu actuellement. En mai 2022, l’Union européenne a suspendu pour un an les droits de douane sur ses importations. Elle a prolongé cette mesure pour une année supplémentaire, jusqu’en juin 2024, et doit examiner sa possible reconduction dans les mois à venir.

« La survie des producteurs […] sera compromise »

« Nous craignons que si le mécanisme [actuel, NDLR] avec l’Ukraine est maintenu dans sa forme actuelle, sans adaptation, la survie des producteurs de l’Union européenne en général, et surtout dans les secteurs des céréales, des oléagineux, de la volaille, des œufs et du sucre, sera compromise, de même que le soutien indéfectible à l’Ukraine », affirment les six organisations.

Ces dernières formulent six propositions dont elles espèrent que Commission européenne, le Conseil et le Parlement tiendront compte :

  • L’établissement de seuils d’importation pour les produits agricoles sensibles. Ces seuils seraient basés sur la moyenne des années 2021 et 2022. Tout volume supplémentaire ne devrait donc que transiter par l’Union européenne ;
  • Le renforcement des efforts internationaux pour rétablir les flux de marchandise au départ des ports de la mer Noire pour qu’ils redeviennent le principal canal d’exportation des produits ukrainiens ;
  • Des investissements supplémentaires dans la logistique et les infrastructures pour faciliter le fonctionnement des voies de solidarité, c’est-à-dire le transit des produits agricoles ukrainiens par l’Union européenne ;
  • Le renforcement des contrôles aux frontières pour garantir la conformité des produits importés avec les normes phytosanitaires et de bien-être animal de l’Union européenne ;
  • La création d’un système pour s’assurer que la destination des produits agricoles ukrainiens est bien définie avant leur entrée dans l’Union européenne ;
  • La mise en place d’un système assurant que les produits ukrainiens atteignent leur pays de destination prévu avant leur entrée dans l’Union européenne.

(1) Avec : la voie du secteur européen de la viande de volailles.

(2) CEFS : Association européenne des fabricants de sucre.

(3) CEPM : Confédération européenne des producteurs de maïs.

(4) CIBE : Confédération internationale des betteraviers européens.

(5) EUWEP : Union européenne des grossistes en œufs, ovoproduits, de volailles et de gibier.