6,02 €/kg vif, c’est le prix de vente d’un lot de 14 agneaux laitons sur le marché au cadran de Moulins-Engilbert dans la Nièvre le 20 janvier 2025. « C’est un record, reconnaît Martial Tardivon, le chef des ventes. Le lot était de très bonne qualité. La cotation moyenne de cette catégorie s’affiche toutefois à 5,71 €/kg vif. Les agneaux gris U de 42 kg se sont négociés à 5,66 €/kg vif en hausse d’environ 0,10 €/kg vif par rapport à la cotation précédente du 6 janvier. »
Les loups « limitent » les apports
Le manque d’offre tire encore les prix. Les apports sur le marché de Moulins-Engilbert sont restés quasi stables (–0,8 %). Le responsable s’inquiète pour l’avenir à cause de l’arrivée des loups dans son département. « Les attaques sont déjà nombreuses, explique-t-il. Et même si les prix des ovins sont soutenus, les exploitants n’hésitent pas à supprimer la troupe ovine lorsqu’ils élèvent aussi des bovins. »
Un loup identifié dans le Maine-et-Loire (14/01/2025)
À l’échelle nationale, le prix moyen pondéré des carcasses d’ovins de boucherie, relevé par FranceAgriMer, a accusé un fléchissement de 0,17 €/kg de carcasse, le 6 janvier 2025. À 10,47 €/kg de carcasse, le tarif restait supérieur au seuil de 10 €/kg franchi au cours du mois de décembre 2024. La cotation 2025 s’établit à 1,61 €/kg, au-dessus de celle de 2024 à la même date (8,86 €/kg de carcasse).
Recul des importations
« Les prix s’essoufflent en début d’année comme d’habitude, indique Patrick Soury, président d’Interbev ovins. La baisse devrait rester mesurée dans la mesure où les sorties de lacaunes sont plus étalées qu’autrefois. Il y a une dizaine d’années, elles étaient concentrées sur deux mois (janvier et février), alors qu’aujourd’hui, elles débutent dès le mois de décembre et se poursuivent jusqu’en juin. »
Le recul des importations participe aussi au manque d’offre. « Celles-ci ont diminué de 18 % sur les onze premiers mois de 2024, déclare Patrick Soury. Les maladies vectorielles devraient aussi limiter les apports dans les prochains mois. Il est difficile d’en évaluer l’impact aujourd’hui, mais il sera hétérogène d’une région à l’autre. »